Devant des parlementaires UMP, Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il ne pouvait "être là que pour deux mandats, pas plus"
Une phrase interprétée par certains comme une intention d'être candidat en 2012.
Une participante, au moins, a entendu: "quand on fait 2 mandats, ça suffit largement (...) Quand on est à l'Elysée, on prend des coups. Après, c'est plus tranquille. On fait la dolce vita ", a-t-il ajouté en guise de boutade en rappelant que son épouse est "italienne".
En privé, le chef de l'Etat cache de moins en moins son intention d'être candidat à sa succession en 2012. Officiellement, il affirme qu'il prendra sa décision à l'automne 2011, comme il l'a répété mi-novembre.
"Il y a une autre vie après l'Elysée. Dans notre famille politique, il y a plein de talents qu'il faut faire vivre. Je ne veux surtout pas qu'on m'accuse de vouloir brimer qui que ce soit. Je ne suis pas là pour couper les têtes, je suis très content qu'il y ait des talents. Et le moment venu (lors de la présidentielle de 2017, ndlr), que le meilleur gagne !", a également affirmé Nicolas Sarkozy, selon l'un des participants. Il a cité Jean-François Copé, Bruno Le Maire, François Baroin, Laurent Wauquiez ou encore Xavier Bertrand.
Au cours de cette réunion avec des parlementaires du club "La Droite sociale" du ministre délégué aux Affaires européennes, Laurent Wauquiez, le chef de l'Etat s'est présenté comme "le défenseur des classes moyennes", thème cher à son ministre. Il a rappelé les mesures en leur faveur depuis 2007: "service minimum, exonération des droits de succession, refus d'augmenter la CSG et l'impôt sur le revenu..."
Sur le calendrier des réformes, il a insisté sur la dépendance, qui ne pourra pas être financée par "un nouvel impôt". Il y aura forcément "une dose d'assurance", ont compris les participants. Il faudra "cotiser toute sa vie" et être incité par "un dispositif de défiscalisation". Pour les plus modestes, la solidarité nationale s'appliquera sur le modèle de la CMU.
Réactions
"La vraie fausse confidence de Nicolas Sarkozy sur sa candidature en dit long sur la crainte de ce dernier de voir François Fillon devenir le candidat naturel de la droite", a affirmé le député PS de Paris Jean-François Cambadélis. "Distancé dans les sondages, bousculé dans son camp par les spéculations, il lui fallait tordre le coup à ces spéculations. L'annonce de Nicolas Sarkozy vise donc à indiquer à son camp qu'il ne se laissera pas faire", commente le parlementaire "strauss-kahnien".
Le leader du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, voit "un effet d'entraînement" dans les ambitions supposées ou déclarées des ex-rivaux de 2007, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, pour la présidentielle de 2012. Les propos du chef de l'Etat suggérant qu'il pourrait briguer un second mandat à l'Elysée, "on s'y attendait, mais c'est très frappant de voir cette espèce de fébrilité qu'il y a en ce moment", a-t-il déclaré. "Plus fondamentalement", a-t-il poursuivi, "cela exprime une certaine fragilité du pouvoir".
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