Dette grecque: François Fillon répond à Dominique Strauss-Kahn
François Fillon a jugé "irresponsable" la proposition de Dominique Strauss-Kahn d'effacer purement et simplement la dette grecque, lors d'un meeting UMP lundi à Pons (Charente-Maritime).
"Cela signifie que le laxisme budgétaire d'un Etat est financé par les autres", a fait valoir François Fillon . "Cela signifie des pertes pour tous les pays qui ont prêté à la Grèce", a-t-il renchéri. "Certes, la crise a révélé les lacunes dans l'organisation européenne, dans notre union monétaire", a-t-il admis. "Mais il ne faut pas en tirer les mauvaises conclusions", a-t-il ajouté.
"Certains dans leur panique envisagent de couvrir ou d'exclure tel pays incapable d'assumer les contraintes de la monnaie unique", a déploré François Fillon, sans citer explicitement l'ancien directeur général du FMI.
Voir le reportage de Guillaume Daret sur France 2 le 19 septembre
Interrogé dimanche soir sur la chaîne privée TF1 sur l'opportunité de passer l'éponge sur la dette grecque, Dominique. Strauss-Kahn a expliqué: "C'est un peu l'idée". "La dette, on voit bien qu'elle est massive et qu'il faut la réduire à tout prix, sauf au prix de la stagnation et de la récession", avait-il ajouté. "Le chemin de crête est étroit et les gouvernements européens ont du mal à le suivre parce qu'ils ne veulent pas prendre la mesure de l'ampleur du problème", a-t-il estimé. "La boule de neige grossit et rend la difficulté de plus en plus grande et la croissance est de moins en moins là", a ajouté l'ancien directeur général du Fonds monétaire international.
Pour François Fillon, "ces propos sont irresponsables". "Ceux qui jouent avec l'idée que l'Europe renonce au remboursement des prêts consentis à la Grèce, bref 'prenne ses pertes', ont-ils réfléchi aux conséquences de ce type de décision?", s'est-il interrogé. "Ceux qui mettent en avant cette solution pensent qu'il s'agit d'une recette miracle qui allègerait la contrainte qui pèse actuellement sur la Grèce. Mais rien n'est moins certain !", a mis en garde le chef du gouvernement.
"Si la Grèce faisait défaut sur ses engagements, ce serait à court terme plus de difficultés pour ce pays, avec une récession encore plus sévère, avec un chômage encore plus élevé, et des difficultés supplémentaires pour trouver à l'extérieur les sources de financement dont il a besoin pour se redresser", a averti le premier ministre. Il a catégoriquement exclu tout effacement de la dette de la Grèce. Un scénario signifiant, selon lui, "que le laxisme budgétaire d'un Etat est financé par les autres".
Pour lui, "l'euro nous protège". "En douter serait une grave erreur", a-t-il estimé.
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