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Déchéance de nationalité : Juppé voterait la réforme, même s'il ne la juge pas "utile"

Le candidat à la primaire de la droite soutiendrait le texte s'il était parlementaire. Il juge pourtant que son efficacité "sera faible".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancien Premier ministre Alain Juppé lors d'une visite à Amiens (Somme), le 16 décembre 2015. (DENIS CHARLET / AFP)

"Ce n'est pas une réforme utile", mais il la voterait quand même. L'ex-Premier ministre Alain Juppé soutiendrait la déchéance de la nationalité pour les binationaux nés Français condamnés pour terrorisme, telle qu'elle est présentée par l'exécutif, s'il était député.

Son efficacité sera faible, voire nulle. Elle ne permettra pas de prévenir de nouveaux actes terroristes, elle ne dissuadera aucun jihadiste de se faire sauter.

Alain Juppé

Le JDD

Alain Juppé était lui-même Premier ministre quand, après les attentats de 1995 et 1996, a été rendue possible la déchéance de la nationalité française pour terrorisme. Interrogé par le JDD, dimanche 3 janvier, il juge qu'il s'agit cette fois-ci d'un "coup politique de François Hollande pour semer de la confusion dans le débat". "C'est plutôt réussi, commente-t-il. Mais dans un moment où notre pays a besoin d'unité et d'apaisement, c'est un acte de mauvais gouvernement."

"Le plus important n'est pas là"

Pour autant, s'il était parlementaire, il voterait la mesure "à condition que le texte définitif se limite aux incriminations déjà prévues dans le Code civil pour la déchéance des Français binationaux naturalisés". C'est le cas dans le projet de loi préparé par l'exécutif, soutenu par par près de neuf Français sur dix selon deux récents sondages.

Le maire de Bordeaux (Gironde) reste cependant mesuré sur la nécessité d'une réforme constitutionnelle. "Le plus important pour lutter contre le terrorisme n'est pas là, assure-t-il. Il faut un plan d'ensemble visant par exemple à investir dans les nouvelles technologies, la biométrie et la reconnaissance comportementale, à pénaliser la consultation des sites radicaux, à appliquer effectivement les peines prononcées." Autant de propositions qu'il détaillera peut-être dans on prochain livre-programme, à paraître dans les jours prochains.

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