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De 1974 à 2007, "le" débat d'entre-deux-tours a été l'occasion de phrases "assassines"

Nicolas Sarkozy réclame trois débats entre les deux tours de la présidentielle, quand François Hollande veut s'en tenir à un seul, comme cela a toujours été le cas depuis 1974... sauf avec l'abstinence de 2002. Anthologie des "phrases assassines".
Article rédigé par Jérémie Maire
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Lors du débat en 2007, Ségolène Royal s'était emportée (FRANCE 2 / AFP)

Nicolas Sarkozy réclame trois débats entre les deux tours de la présidentielle, quand François Hollande veut s'en tenir à un seul, comme cela a toujours été le cas depuis 1974... sauf avec l'abstinence de 2002. Anthologie des "phrases assassines".

Ah, les débats d'entre-deux-tours qui font les délices des politologues ! Ah, ces "petites phrases" restées gravées dans les esprits du "Vous n'avez pas le monopole du coeur" lancé par Valérie Giscard d'Estaing à François Mitterrand (1974) au glacial "Bien sûr monsieur le Premier ministre" du même Mitterrand à Jacques Chirac, en réponse au "Ce soir, je ne suis pas le Premier ministre !"

Avant même les résultats du premier tour, Nicolas Sarkozy proposait déjà deux débats entre les deux-tours. Au soir du premier, il en a réclamé trois.

François Hollande, son adversaire, souhaite s'en tenir à un seul. Selon Manuel Valls, directeur de la communication du candidat du Parti socialiste, "un seul débat suffit" pour montrer les "différences entre Nicolas Sarkozy qui ne peut pas rassembler, parce qu'il a divisé les Français pendant cinq ans, et François Hollande, qui peut rassembler". Il l'a déclaré sur France Inter.

François Hollande a-t-il peur ? Nicolas Sarkozy, donné battu le 6 mai par les instituts de sondage, essaie-t-il de gagner du temps ?

Si l'histoire "du" débat" d'entre-deux-tours des présidentielles précédentes montre qu'il n'a jamais vraiment influé sur le résultat final, elle laisse la trace de quelques morceaux de bravoure. Sélection.

1974, Valéry Giscard-d'Estaing mouche François Mitterrand

Pour le premier débat d'entre-deux-tours organisé à la télévision française, Valéry Giscard d'Estaing, en lice avec François Mitterrand, rétorque à son adversaire qu'il "n'a pas le monopole du cœur". Une petite phrase qui fait mouche.

1981, la revanche de Mitterrand

Un septennat plus tard, c'est cette fois le candidat PS qui remet le président-candidat VGE à sa place, avec un "vous ne voulez pas parler du passé. C'est ennuyeux de voir que vous êtes devenu l'homme du passif" qui le place dans la modernité.

1988, Jacques Chirac le "Premier ministre" que l'on "regarde dans les yeux"

François Mitterrand est président depuis sept ans. Jacques Chirac est son Premier ministre depuis deux années dans la cadre de la cohabitation après des législatives gagnées par la droite. Et le président le lui fait savoir de manière cinglante.

Au moment d'aborder les différentes attentats terroristes des années 1980, Jacques Chirac évoque l'affaire Wahid Gordji, un diplomate iranien soupçonné d'être impliqué dans les explosions de la rue de Rennes, en 1986.

Celui-ci est expulsé vers l'Iran sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui, alors que, selon François Mitterrand, Jacques Chirac, son Premier ministre, avait des preuves accablantes de sa culpabilité.

(A partir de 3 minutes)

1995, un débat courtois

Jacques Chirac trouve en face de lui Lionel Jospin, plus courtois que François Mitterrand. Le débat déborde peu, si ce n'est sur cette pique légère de Jospin, à propos la réforme du septennat, déjà en projet.

2002, pas de débat

Surprise en 2002, Lionel Jospin, Premier ministre et candidat du PS, se place derrière Jean-Marie Le Pen au premier tour et il se trouve ainsi éliminé du second. Jacques Chirac, qui joue un deuxième mandat, refuse alors de débattre avec le chef du Front national. Ils s'enverront des piques par JT interposés.

Le refus de Jacques Chirac :

La réponse de Jean-Marie Le Pen :

2007, la "saine colère" de Ségolène Royal

La candidate du Parti socialiste s'emporte face aux propos du candidat de l'UMP sur l'accueil des handicapés à l'école. "Il y a des colères qui sont saines", répond Ségolène Royal à un Nicolas Sarkozy qui lui dit que, pour être président, "il faut être calme".

(A partir de 7' 25)

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