Cumul des mandats : "Il faut rétablir le lien entre le national et le local", plaide le député Eric Woerth

Le non-cumul des mandats "est une erreur fondamentale", estime le député Renaissance de l'Oise, auteur d'un rapport sur la décentralisation.
Article rédigé par franceinfo
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Eric Woerth, député Renaissance, à l'université de la Sorbonne à Paris, le 25 avril 2024. (FRED DUGIT / MAXPPP)

"Il faut rétablir le lien entre le national et le local", a plaidé jeudi 30 mai sur franceinfo Eric Woerth, député Renaissance de l'Oise, ancien ministre du Budget et des Comptes publics, auteur d'un rapport sur la décentralisation, commandé à l'automne dernier par Emmanuel Macron. Le rapport d'Eric Woerth préconise le retour du cumul député-maire et sénateur-maire, supprimé en 2017.

Le non-cumul des mandats "est une erreur fondamentale", estime le député. Il rappelle toutefois que "les cumuls sont possibles". "Vous pouvez être député et conseiller régional d'Île-de-France, mais vous ne pouvez pas être député et maire adjoint d'une modeste commune de 500 habitants" mais "C'est le moins qu'on puisse dire saugrenu et intellectuellement incompréhensible". Eric Woerth estime que "les politiques nationaux, que sont les parlementaires, doivent pouvoir exercer la fonction symbolique qui est la fonction de maire, parce que c'est là où les choses se passent, où les rencontres se font, où l'opinion se crée. Et il n'y a pas de raison d'empêcher cela".

Pouvoir être parlementaire et maire est "indispensable"

Le rapport garde toutefois "l'impossibilité du cumul entre plein de choses", en intégrant notamment "la présidence des intercommunalités dans le cadre de comptabilité du nombre de mandats qui peuvent être exercés", précise Eric Woerth. Mais l'ancien ministre affirme que "pouvoir être parlementaire et maire" lui semble "être un élément indispensable dans une démocratie qui fonctionne à la fois sur le mode vertical, c'est-à-dire l'État central, mais aussi sur le mode horizontal, c'est-à-dire les collectivités locales et les élus".

Le rapport sur la décentralisation propose également de réduire "de 20% le nombre de conseillers municipaux", soit une baisse "de l'ordre de 100 000" au niveau national, pour "mieux les identifier, mieux les rémunérer et mieux les protéger". "Ce qui est très important, c'est que les maires puissent être entourés d'équipes extrêmement agissantes", justifie Eric Woerth. "On propose de réduire le nombre de conseillers municipaux, mais on garde le même nombre d'adjoints, parce qu'il faut être au cœur de l'action." Pour le député de l'Oise, "le maire a besoin d'être entouré de gens très actifs sur son territoire pour donner une vision à sa ville". "Les maires nous disent, 'on n'arrive pas à trouver le nombre nécessaire'" de conseillers, ajoute Eric Woerth pour justifier la mesure. Il s'agit donc de "diminuer le nombre d'élus" pour "aller vers plus d'efficacité et de proximité".

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