Ce qu'il faut retenir de la visite de François Hollande en Corse
Le chef de l'Etat se rendait pour la première fois sur l'île depuis son élection.
Pour la première fois depuis son élection, François Hollande s'est rendu en Corse, vendredi 4 octobre, pour le 70e anniversaire de la libération de l'île. L'occasion pour lui d'évoquer la lutte contre la violence et le crime organisé, mais également le statut administratif de l'île, et de rendre hommage à Claude Erignac. Francetv info revient sur ce qu'il faut retenir de cette visite.
Le "combat" contre la violence ne "faiblira pas"
Le chef de l'Etat était particulièrement attendu sur le dossier de la sécurité. Le rythme des homicides (17 depuis janvier 2013) n'a en effet pas reculé en Corse, en dépit des mesures de lutte contre le crime organisé annoncées il y a presque un an par les ministres Manuel Valls (Intérieur) et Christiane Taubira (Justice).
Depuis Bastia (Haute-Corse), Hollande a notamment souligné que "l'Etat [devait] assurer aussi ici la sécurité, la sûreté et la lutte contre les violences". "Le combat que nous avons engagé, je vous l'assure, ne faiblira pas", a-t-il lancé. "Nous y mettrons tous les moyens", a-t-il enchaîné, estimant que "les premiers résultats" avaient déjà été obtenus.
Plus tôt, à Ajaccio (Corse-du-Sud), François Hollande avait ainsi estimé que le gouvernement, "mobilisé", avait quand même marqué des points avec le triplement attendu en 2013 et par rapport à 2012 des saisies d'avoirs criminels. "Les renforts nécessaires ont été affectés" à l'île, avec "58 policiers et gendarmes supplémentaires en un an", a-t-il aussi rappelé à Corse Matin.
L'hommage à Erignac, "sauvagement assassiné"
À son arrivée à la préfecture d'Ajaccio, François Hollande a déposé une gerbe devant la plaque commémorative en hommage au préfet Claude Erignac, "sauvagement assassiné" le 6 février 1998, tout près de là.
"La Corse souffre depuis trop longtemps de l'image de ces assassinats, de ces meurtres crapuleux", a lancé le chef de l'Etat dans un discours prononcé après une rencontre avec une douzaine de responsables politiques de l'île, à la mairie de la ville. "Ce passé que nous célébrons, cette histoire que nous commémorons" nous "obligent face aux violences et à la criminalité organisée", a-t-il aussi poursuivi.
L'ouverture au dialogue avec les élus corses
François Hollande se savait enfin attendu sur le statut à accorder à l'île. Une semaine après le vote, par l'Assemblée de Corse, d'une délibération préconisant d'accorder une place spécifique à l'île dans la Constitution française, il n'a pas dissimulé sa grande frilosité. Après avoir annoncé qu'il demanderait au gouvernement de recevoir les élus de l'Assemblée de Corse "pour poursuivre la réflexion", il a prévenu : "Ne préjugeons pas de l'issue car nous savons que pour modifier la Constitution, c'est très lourd et ce n'est pas toujours souhaité." L'ouverture au dialogue avec les élus corses a néanmoins été bien accueillie.
"Le président, il ouvre le dialogue voulu par l'Assemblée de Corse à l'unanimité, il le fait loyalement, honnêtement et au meilleur niveau parce que nous discuterons avec le Premier ministre, que voulez-vous de mieux ?", a réagi Paul Giacobbi, président radical de gauche du Conseil exécutif de Corse. Même l'élu indépendantiste Jean-Guy Talamoni, qui n'a pas participé à la réunion, a salué cette amorce de dialogue qui renvoie aux négociations du processus de Matignon, lancé par le gouvernement de Lionel Jospin en 2000-2002.
L'hommage aux goumiers marocains
Le chef de l'Etat a enfin rendu hommage aux 6 600 soldats marocains de l'armée française qui participèrent aux combats de la libération de la Corse au côté de la Résistance, il y a 70 ans. "Merci au Maroc ! Merci aux goumiers ! Merci à ces soldats dont 50 sont morts pour la France ici, loin de leur terre, loin de leur famille ! Ils ne tomberont jamais dans l'oubli", a-t-il déclaré depuis le centre de Bastia, aux côtés du frère du roi Mohamed VI du Maroc.
François Hollande avait auparavant décoré de la Légion d'honneur sept anciens combattants marocains. Agés de 91 à 104 ans, ils avaient revêtu leur djellaba blanche, la poitrine gauche ornée de nombreuses décorations françaises reçues pour leurs actes de bravoure.
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