Copé menace d'appeler à manifester ? "Un appel au désordre", selon Cahuzac
L'appel à manifester de Copé
Tout a commencé ce dimanche, quand Jean-François Copé a évoqué, lors du Grand jury RTL/LCI/Le Figaro, l'idée, s'il était élu à la présidence de l'UMP, d'appeler à descendre dans la rue pour protester contre la politique du gouvernement socialiste : "Si vraiment M. Holland e [...] persiste dans l'idée de soumettre à nos assemblées des projets de loi qui viendraient, soit à porter atteinte à l'intérêt supérieur de notre pays, soit à destructurer les piliers qui assurent la cohésion de notre société [...], il pourra se trouver, si je suis élu à la tête de l'UMP le 18 novembre prochain, que je propose, comme nous l'avions fait en 1984 pour sauver l'école libre, que les Françaises et les Français qui s'indignent [...] se mobilisent dans la rue ".
Pour mémoire, en 1984 sous la présidence Mitterrand, la manifestation qui s'opposait au projet PS d'intégrer les écoles privées dans le public, avait rassemblé deux millions de personnes, selon les organisateurs, 550.000, selon la police.
28 ans plus tard, Jean-François Copé a en ligne de mire les projets de loi sur le mariage homosexuel et le droit de vote des étrangers. Son appel suscite de nombreuses réactions à gauche [voir ci-dessous] mais il persiste et s'insurge contre "les injures de la gauche qui considère qu'elle est seule propriétaire de la rue ".
Les réactions au PS
"Copé sort des limites du débat républicain" (Harlem Désir)
Pour le nouveau Premier secrétaire du PS, Harlem Désir, "la soif de revanche de la droite ne connaît aucune limite et l'appel à la rue du principal dirigeant de l'opposition relève d'une surenchère dangereuse, irresponsable et indigne d'un républicain ". Selon lui, le secrétaire général de l'UMP radicalise son discours, "inspiré de l'agressivité politique de l'extrême-droite ".
"Un appel au désordre" (Jérôme Cahuzac)
Le ministre du Budget aussi pointe l'irresponsabilité de chef de file de l'UMP. Il "en appelle au désordre ", selon lui. Un appel "disqualifiant pour ce personnage ", a-t-il estimé sur RTL, qui "démontre que, pour l'instant en tout cas, ce n'est pas un homme d'État ".
"La droite emploie des mots de guerre civile" (J.C. Cambadélis)
Pour le député socialiste de Paris, Jean-Christophe Cambadélis, Jean-François Copé rejoue là un grand classique : "La gauche est illégitime à gouverner et Copé, pour se rétablir dans sa compétition avec Fillon, radicalise. Ils veulent absolument qu'il y ait deux camps qui s'affrontent ".
"Copé perd son sang-froid" (Pierre Moscovici)
Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a estimé lui sur Europe 1 que Jean-François Copé était "vraiment un homme qui doit être aux abois parce qu'il perd son sang-froid ".
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