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Contre le chômage ? Le gouvernement suggère l'"activité partielle", après les heures "sup"

Y aura-t-il une recette miracle au sommet pour l'emploi qui se tiendra le 18 janvier ? A l'exemple de l'Allemagne, la promotion du chômage partiel, en période de crise ? Le ministre du Travail Xavier Bertrand l'a suggéré mardi 27 décembre sur RTL.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Xavier Bertrand (archives) (AFP/FRED DUFOUR)

Y aura-t-il une recette miracle au sommet pour l'emploi qui se tiendra le 18 janvier ? A l'exemple de l'Allemagne, la promotion du chômage partiel, en période de crise ? Le ministre du Travail Xavier Bertrand l'a suggéré mardi 27 décembre sur RTL.

Confronté à une hausse continue du chômage depuis sept mois, à son plus haut depuis 12 ans, le gouvernement  cherche désormais l'inspiration du côté de l'Allemagne. Celle-ci a choisi de favoriser le recours au temps partiel en temps de crise. Une solution qui tranche avec les heures supplémentaires défiscalisées de la loi TEPA de 2007, censées porter la croissance.

"Il vaut mieux garder dans l'entreprise que licencier"

Le ministre du Travail a annoncé mardi 27 décembre sur RTL que le gouvernement voulait mettre en oeuvre rapidement des mesures sur l'activité partielle dans les entreprises, baptisées "pacte compétitivité emploi". Des mesures qui devraient se concrétiser lors du sommet sur l'emploi du 18 janvier, annoncé le 1er décembre à Toulon par Nicolas Sarkozy.

Explication de Xavier Bertrand :"Quand ça va bien, on peut augmenter la durée du travail, les rémunérations, beaucoup plus vite, beaucoup plus facilement. Quand ça va moins bien, adapter le temps de travail s'il y a des garanties pour l'emploi et travailler par exemple 30 heures seulement, pas forcément payées 30 heures...C'est ce qui se fait par exemple en Allemagne".

"L'autre idée est celle de l'activité partielle", que le ministre veut rendre "plus simple et plus rapide à déclencher". "Cette crise, nous en sortirons, et
pendant ce temps, il vaut mieux garder dans l'entreprise que licencier, surtout si la crise a un caractère temporaire".

Xavier Bertrand à Reims,  27 décembre 2011

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Il ne s'agit pas de "toucher au temps de travail"

En revanche, pour Xavier Bertrand, il ne s'agit pas aujourd'hui de "toucher au temps de travail" et au seuil de déclenchement des heures supplémentaires, qui ferait "payer une deuxième fois (les 35 heures) aux ouvriers et aux employés". "Vous n'allez pas les amputer de leur pouvoir d'achat au moment où on a  besoin de leur pouvoir d'achat pour la consommation et la croissance".

L'Allemagne a promu le "Kurzarbeit" (chômage partiel)

En juin dernier, l'apôtre du partage du temps de travail, Pierre Larrouturou (ex-PS, ex-EELV), que nous avions interviewé lors de la parution de son livre, "Pour éviter le krach ultime", rappelait qu'en Allemagne, "le chômage a augmenté six fois moins vite qu'en France ! Là-bas, le licenciement est le dernier recours, grâce à une baisse du temps de travail de 30% pour 1,6 millions de salariés ("Kurzarbeit")."

Et d'ajouter : "Angela Merkel a fait le contraire de Nicolas Sarkozy : lui a choisi de favoriser les heures supplémentaires, elle de sauvegarder l'emploi par le temps partiel. Si la croissance est meilleure en Allemagne maintenant, c'est parce qu'un million de gens ont gardé leur boulot et leur revenu. La baisse du salaire est compensée par l'Etat."

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