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Contre la délinquance des mineurs, un PS pas si unanime

Les socialistes disent en avoir fini avec "l'angélisme" sur les questions sécuritaires. Mais dans les discours, des divergences subsistent et percent de nouveau depuis le drame du Chambon-sur-Lignon.

Article rédigé par Ilan Caro
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
André Vallini, chargé des questions de justice dans l'équipe de François Hollande, le 21 novembre 2011 à Paris. (FLORENT DUPUY / SIPA)

L'affaire Agnès renvoie les socialistes à leurs divergences. Historiquement peu à l'aise avec les questions de sécurité, le PS a de nouveau du mal à tenir un discours parfaitement cohérent après le viol et le meurtre d'une adolescente, mercredi 16 novembre au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), et pour lesquels un de ses camarades a été mis en examen.

Lundi 21 novembre, le porte-parole du parti, Benoît Hamon, a attaqué bille en tête le gouvernement, l'accusant d'instrumentaliser la situation : "Nous savons ce qui va se passer, c’est ce qui est déjà inscrit à l’agenda, après chaque fait divers atroce : la réponse du gouvernement est une réunion autour de François Fillon et un journal de 20 heures de Claude Guéant." Et Benoît Hamon d'insister sur "la diminution des moyens alloués à la protection judiciaire de la jeunesse".

Des centres fermés "plutôt concluants"

Dans l'après-midi, le ton était sensiblement différent lors de la conférence de presse organisée par Delphine Batho et André Vallini, au nom de François Hollande. Tout en soulignant "les échecs successifs du pouvoir" en matière de récidive, le sénateur de l'Isère et monsieur Justice du candidat PS à la présidentielle a qualifié de "stupide" le fait de "prétendre que la loi est parfaite et qu'il ne faut pas en changer".

Un tacle à Benoît Hamon ? "Il est dans son rôle, réfute André Vallini. Son rôle de porte-parole du PS, c'est de taper sur la droite. Et mon rôle, en tant que conseiller de François Hollande, est de faire des propositions."

Parmi les idées avancées par les proches de François Hollande figure la proposition de multiplier les centres éducatifs fermés pour les mineurs, dont l'expérience "est plutôt concluante", selon André Vallini. Pour Aurélie Filippetti, autre proche de François Hollande, il en faudrait même "un par département". Ils sont actuellement au nombre de 43, pour 476 places. Un dispositif auquel les socialistes s'étaient pourtant opposés lorsqu'il a été voté, en 2002, allant même jusqu'à le contester devant le Conseil constitutionnel.

"Une impasse"

C'est dire le chemin parcouru au PS depuis les années 2000. "La naïveté est loin derrière nous. La délinquance et la récidive ne sont pas des sujets de droite", observe l'élu isérois. "Ça fait belle lurette que nous nous sommes convertis à ce type de propositions", abonde Marie-Pierre de la Gontrie, secrétaire nationale du PS à la Justice, qui rappelle la multiplication des centres éducatifs renforcés décidée en 2000 par Elisabeth Guigou, alors garde des Sceaux dans le gouvernement Jospin.

Mais la position n'est pas toujours facile à tenir. Il y a encore cinq mois, Elisabeth Guigou à l'Assemblée nationale critiquait "le recours systématique aux centres d’éducation fermés", qui "conduit à une impasse". Une déclaration qu'elle a largement nuancée lundi soir dans l'émission "Mots croisés" sur France 2.

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