: Vidéo Réforme pénale : les peines de probation en question
Au cœur du désaccord Valls-Taubira, les alternatives à la prison, ces peines aménagées que veut développer la garde des Sceaux. Problème : le service de probation est déjà débordé, comme le montre ce reportage dans le Val-d’Oise.
Chaque mois, ces condamnés doivent se soumettre à un entretien – faute de quoi, ils seront incarcérés. Suivre leur parcours et évaluer le risque de récidive, c’est la mission des conseillers du Service pénitentiaire d’insertion et de probation.
Nadia fait connaissance avec un jeune homme qu’elle va suivre pendant deux ans. Condamné à 6 mois de prison avec sursis pour violences et conduite en état d’ivresse, il est sous obligation de soins, et sera orienté vers un alcoologue. S’il ne se soigne pas et récidive, ce sera l’incarcération.
Autre entretien, avec un condamné pour agression sexuelle – attouchements sur une femme dans un magasin - qui ne mesure pas la portée de son geste ("Je suis entré dans un magasin, j’ai eu envie de mettre une main aux fesses") et "ne pense pas, personnellement" que la personne se soit sentie agressée… "Dans le cas des agressions sexuelles, on ne peut pas garantir le risque zéro [de récidive], explique Nadia Aouadi. L’idéal, ce serait de rencontrer [les condamnés] toutes les semaines. Avec notre charge de travail, impossible."
Chaque année, 2.800 condamnés sont suivis par le service de probation. Chaque conseiller traite une centaine de dossiers - deux fois plus que ce que préconise le Conseil de l’Europe, soit une charge de travail qui nuit à une efficacité réelle : seulement 5 % des condamnés sont incarcérés avant la fin de leur mise à l’épreuve.
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