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Les émissions de CO2 repartent à la hausse, selon une étude

Les rejets de dioxyde de carbone liés à l'industrie et à la combustion d'énergies fossiles devraient croître d'environ 2%.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des militants écologistes manifestent contre les énergies fossiles, le 13 mai 2016 dans une mine à charbon de Spremberg (Allemagne). (MARKUS HEINE / NURPHOTO / AFP)

C'est la fin de trois ans de stabilité. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre issues des énergies fossiles sont reparties à la hausse en 2017, une première depuis trois ans, selon une étude publiée, lundi 13 novembre, en marge de la 23e conférence climat de l'ONU (COP23). Cette étude, le 12e bilan annuel du Global Carbon Project, a été réalisée par des scientifiques du monde entier.

Les émissions de CO2 liées à l'industrie et à la combustion d'énergies fossiles devraient croître d'environ 2% cette année par rapport à 2016 (entre 0,8% et 2,9%), et atteindre un record de 36,8 milliards de tonnes, après des années 2014 à 2016 quasiment stables. "Le monde n'a donc pas atteint son 'pic' d'émissions", notent les auteurs de l'étude, publiée dans les journaux Nature Climate Change, Environmental Research Letters et Earth System Science Data. "Cela montre qu'il faut agir plus fortement. Il faut oublier toute autosatisfaction."

"Une grande déception"

"C'est une grande déception", souligne une des auteurs, Corinne Le Quéré, de l'université britannique d'East Anglia. "Avec 41 milliards de tonnes de CO2 émis estimés pour 2017 (si l'on ajoute la déforestation, ndlr), on risque de manquer de temps pour garder la température sous 2°C, et a fortiori 1,5°C", objectif fixé par l'accord de Paris adopté fin 2015 contre le réchauffement climatique. Pour l'atteindre, "il faudrait que les émissions atteignent leur pic ces prochaines années et diminuent ensuite rapidement", rappelle-t-elle.

La Chine, qui génère 28% de ces gaz à effet de serre et avait permis d'améliorer la situation des années passées en réduisant son recours au charbon, est largement à l'origine de la dégradation de 2017, notent les chercheurs. En cause, un boom de la production industrielle et une production hydroélectrique diminuée par des épisodes de sécheresse.

Léger recul en Europe et aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis aussi, les émissions devraient baisser moins fortement (-0,4%, contre -1,2% en moyenne annuelle précédemment). C'est la première fois en cinq ans que la consommation de charbon augmentera (+0,5%), du fait du prix élevé du gaz naturel. L'Inde voit ses émissions croître un peu moins (+2%) mais ce devrait être temporaire, préviennent les chercheurs. Quant à l'UE, ses émissions reculent moins vite que la décennie précédente (-0,2%).

Les 10 principaux émetteurs sont, dans l'ordre, la Chine, les Etats-Unis, l'Inde, la Russie, le Japon, l'Allemagne, l'Iran, l'Arabie saoudite, la Corée du Sud et le Canada (l'UE dans son ensemble se classe en 3e position). "Plusieurs facteurs montrent une poursuite de la hausse des émissions mondiales en 2018", souligne Robert Jackson, de l'université de Stanford. La communauté internationale, réunie à la COP23 à Bonn jusqu'à vendredi, tente de s'accorder sur les moyens de mettre en œuvre l'accord de Paris, notamment pour renforcer les engagements nationaux.

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