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Cérémonie de voeux : les maires respectent-ils la règle ?

Ce jeudi, France Info s'intéresse à un exercice obligatoire pour les maires en ce mois de janvier : le marathon des voeux. Mais campagne pré-électorale oblige, ces voeux doivent être apolitiques. Les candidats aux prochaines municipales respectent-ils la règle ? Pas toujours, comme nous avons pu le constater.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Maxppp)

Les règles du ministère de l'Intérieur sont claires. Depuis le 1er septembre, les différentes manifestions municipales, comme les inaugurations, les fêtes locales ou la présentation des voeux, peuvent être organisées mais à condition d'avoir un contenu neutre et informatif.

Le maire est soumis à certaines contraintes. "Il ne doit être fait référence ni aux élections à venir, ni aux réalisations de l'équipe ou de l'élu sortant, ni à la candidature d'un élu local ou à la présentation des projets qu'il est envisagé de mener après l'élection ", précise notamment le site du ministère.

Prosélytisme vert

France Info a voulu vérifier sur le terrain si les édiles respectaient les consignes. A Montreuil, mardi soir, Dominique Voynet -qui ne se représente pas en mars prochain- s'est pliée à l'exercice des voeux, et n'a pu s'empêcher de faire un peu de prosélytisme vert. "Je souhaite à mon successeur, de quelque parti qu'il soit, de poursuivre dans la voix du développement durable ", a déclaré la maire écologiste.

Exercice similaire pour Bertrand Delanoë mercredi matin. Le maire sortant, qui lui non plus ne se représente pas, a parlé des élections de mars prochain : "Je ne sais pas ce qu'il se passera le 30 mars, mais si mes voeux se réalise, je serai évidemment très disponible ". Une allusion appuyée à celle qu'il a désignée comme son successeur, Anne Hidalgo.

Mais Bertrand Delanoë est resté sobre comparé à Alain Juppé. Le maire UMP de Bordeaux, candidat à sa réelection, n'a pas respecté les consignes du ministère de l'Intérieur. Il a fait explicitement référence aux réalisations et aux projets de l'équipe municipale en place. "Nous espérons livrer 1.000 logements [sociaux, ndlr] en 2014 (...) et nous voulons nous rapprocher d'ici 2020 du taux obligatoire de 20%, et de 25% en 2025. "

Deuxième entorse du maire de Bordeaux, un tacle en règle de son adversaire socialiste aux municipales, Vincent Feltesse, qui selon Alain Juppé est "le champion du cumul dans la région " qui a "une curieuse morale politique ".

A Lille, Martine Aubry a, elle aussi, épinglé un candidat du camp adverse. L'UMP Gérald Darmanin n'est pas en lice à Lille, mais à Tourcoing, ville qui appartient à la métropole nordiste. Selon elle, celui-ci a été invisible sur le dossier de la Redoute : "On ne l'a jamais vu, il ne s'en est jamais occupé ", a regretté la maire socialiste de Lille, jugeant que Gérald Darmanin aurait mieux fait "de se mettre au turbin pour essayer de régler les choses ".

Si la règle est claire, il n'est en revanche pas précisé par le ministère de l'Intérieur à quelles sanctions les contrevenants s'exposent. Les voeux des maires restent donc très politiques, et le respect du règlement reste, lui, un voeu pieux.

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