Cantonales : les enjeux du scrutin
Fort d'une nette victoire aux précédentes élections cantonales il y a trois ans et du raz-de-marée rose qui a suivi aux régionales de 2010, le Parti socialiste entend bien confirmer son assise au niveau local. Et l'emporter dans au moins 60 départements.
Si l'Aveyron, les Hautes-Alpes ou encore le Jura font partie des départements où la bascule de droite à gauche est possible, le PS mise sur des victoires symboliques. Dans les Pyrénées-Atlantiques, fief de l'ex-ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, dans le Rhône, actuellement présidé par le garde des Sceaux Michel Mercier, ou encore prendre la Côte-d'Or au chef de file du Nouveau Centre, François Sauvadet.
La droite fait profil bas
Ces élections cantonales ne se présentent pas sous les meilleurs auspices pour le parti de la majorité. A tel point que de nombreux candidats ont jugé bon d'éclipser le logo UMP de leurs affiches de campagne, au grand dam de leur chef de file (Cantonales, drôle de campagne)
En insistant sur le côté local de ces élections, l'UMP minimise déjà la portée d'une éventuelle nouvelle hémorragie. Mais le parti présidentiel tient à au moins deux victoires : en Seine-et-Marne, fief de Jean-François Copé, et dans le Val d'Oise. Deux départements de la couronne parisienne où la droite a perdu la majorité au conseil général lors du renouvellement de 2008.
Même si une bascule à droite semble très peu probable, les yeux seront également tournés vers la Corrèze, dirigée d'un siège de majorité par l'ex-numéro un du PS. François Hollande a fait du maintien à gauche de son département le signal de sa candidature à la primaire socialiste pour 2012.
Le FN rêve d'une vague bleu-Marine
Le Front national, qui n'a actuellement aucun conseiller général dans aucun département, a investi quelque 1.500 candidats pour ces cantonales. Toute la difficulté pour le parti de Marine Le Pen consistera à dépasser le nouveau seuil de 12,5% des électeurs inscrits (contre 10% précédemment) permettant un maintien au second tour.
Si, au niveau local, le FN espère tirer son épingle du jeu dans le Nord-Pas-de-Calais et en Provence-Alpes-Côte-d'Azur où il est traditionnellement fort, ce scrutin a surtout valeur de test avant 2012.
_ Récemment galvanisé par deux sondage Harris Interactive donnant Marine le Pen en tête au premier tour de la présidentielle, le FN rêve déjà de sa vague bleu-Marine.
L'abstention : premier enjeu du scrutin
Les élections cantonales sont généralement peu mobilisatrices, mais l'abstention risque d'être d'autant plus importante cette année que le scrutin n'est couplé avec aucune autre élection. Contrairement à 2004, où il avait été jumelé avec celui des régionales, limitant ainsi l’abstention à 35,9% au 1er tour. Idem en 2008, où il avait eu lieu en même temps que des municipales (35% d’abstention au 1er tour).
Conséquence de la réforme des collectivités territoriales voulue par Nicolas Sarkozy, ces élections cantonales seront en outre les dernières de ce type avant la disparition, dès 2014, des conseillers généraux et régionaux au profit de conseillers territoriaux qui siègeront à la fois aux assemblées régionales et départementales. Les conseillers généraux élus cette année ne le seront donc que pour trois ans, au lieu de six jusqu'ici.
Si l’on ajoute à cela une campagne de communication quasi inexistante - l’opposition de reprocher au gouvernement d’occulter volontairement ces élections qui, si elles tournent à la faveur de la gauche, pourraient sonner comme une sanction électorale à 13 mois de la présidentielle – 2011 risque donc surtout d’être l’année d’une abstention record.
_ Selon un sondage Opinionway pour Le Figaro-LCI, réalisé en ligne entre le 10 et le 14 février dernier, la participation aux scrutins des 20 et 27 mars ne dépasserait pas 47%.
Cécile Mimaut
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