Cafouillage autour de la candidature d'Hervé Morin pour la présidentielle
Bison futé pourrait bien s'en inquiéter. Le risque de bouchon au centre de l'échiquier politique français est sur le point de virer à l'alerte rouge, en prévision de l'élection présidentielle 2012. La sortie du bois ce matin d'Hervé Morin, apparemment involontaire, révèle au grand jour un paysage encombré.
C'est le porte-parole du mouvement, Jean-Marie Cavada, qui a propulsé à son corps défendant l'ancien ministre de la Défense dans le champ clos : “dans l'état actuel de sa réflexion, il considère que le projet centriste doit être défendu à la présidentielle, ce qui me semble en effet une bonne façon de réfléchir, et il sera donc candidat”, a expliqué Jean-Marie Cavada ce matin sur France 2. Les deux hommes se seraient vus “hier soir”.
Mais qui est candidat déclaré à 8h 50 ne l'est plus forcément à 10h15. L'annonce du porte-parole a provoqué un rétropédalage intense au Nouveau Centre. Jean-Marie Cavada n'aurait fait qu'exprimer “son souhait de voir Hervé Morin représenter les centristes à cette échéance”, jure Alexandre Fontana, l'attaché de presse du parti. Remonter une telle pente s'avère une performance digne du Tourmalet, mais le parti rappelle que “comme cela a déjà été précisé, la décision sur cette candidature interviendra bien à l'automne 2011”.
Beaucoup de prétendants pour un fauteuil étroit
De fait, Hervé Morin n'est pas seul à s'imaginer en champion du centre. Car Jean-Louis Borloo se voit bien aussi revêtir la casaque sous les couleurs du Parti radical, même si il n'a encore rien officialisé. Les deux anciens collègues du gouvernement, sortis tous deux au dernier remaniement, doivent se rencontrer le 19 janvier devant une instance du Parti radical pour tenter de parvenir à une “union des centres”, comme le conceptualise Jean-Marie Cavada. Mais “il y aura forcément une compétition (au centre-NDLR), c'est pas la peine de tourner autour du pot”. Dans ce contexte, griller la politesse risque évidemment de ne pas faciliter l'entente entre les deux hommes. Hervé Morin, qui a présenté ses vœux aujourd'hui, reviendra peut-être sur cette annonce prématurée.
Et quand bien même se mettraient-ils d'accord, ils risquent de ne pas obtenir pour autant l'exclusivité du label centre. François Bayrou n'a en effet encore rien dit. Mais le patron du MoDem, héritier historique de l'UDF, n'a raté aucun grand rendez-vous. Et un candidat centriste de gauche est aussi pressenti. Ce qui ferait beaucoup de candidats pour un centre qui n'a jusqu'à présent pas réussi à attirer les gros bataillons d'électeurs dont ses dirigeants rêvaient ces dernières années.
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