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Bernard Kouchner réfute les accusations de Pierre Péan

Le patron de la diplomatie française, Bernard Kouchner, sort de son silence après la parution du livre de Pierre Péan. Il a répondu indirectement cet après-midi lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Et dans les colonnes du Nouvel Observateur, il rejette ces accusations et s'estime victime d'une attaque “{grotesque et nauséabonde}”.
Article rédigé par franceinfo
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Il n'aura pas gardé le silence longtemps. Jusqu'ici, Bernard Kouchner jurait de réserver à la justice sa réponse au livre de Pierre Péan qui l'accuse notamment de conflit d'intérêt en Afrique.
_ Mais avec la parution du livre et le déluge d'articles sur les petits arrangements lucratifs présumés du ministre des Affaires étrangères, il choisit finalement de répondre... à moins que la stratégie ne soit murie depuis longtemps. Les mystères de la communication politique sont rarement pénétrables immédiatement.

Quoiqu'il en soit, le ministre, qui s'était jusqu'ici contenté de brefs démentis sur le site internet du ministère des Affaires étrangères, a répondu à la question posée par le socialiste Jean Glavany cet après-midi à l'Assemblée nationale. Il a pris le micro pour “défendre son honneur” et a nié tout “mélange des genres”.

Bernard Kouchner a également donné une interview au Nouvel Observateur à paraître demain, mais déjà en ligne sur le site de l'hebdomadaire. Il y réfute les accusations de Pierre Péan, les qualifiant de “grotesques et nauséabondes”.

Sur le chapitre du conflit d'intérêt entre ses fonctions diplomatiques et ses emplois de consultant pour des entreprises en Afrique, une des principales thèses du livre de Péan, le ministre souligne qu'“il toujours agi dans la légalité et la transparence, déclaré (ses) revenus, payé (ses) impôts”. “Je n'ai jamais signé un seul contrat avec un Etat africain. Jamais. J'ai été un des consultants d'une entreprise française - Imeda - dans un domaine que je connais: celui de la médecine et de la santé publique”, précise-t-il.
“Y-a-t-il quelque chose de choquant qu’un ancien ministre de la santé, qui a fait pendant des dizaines d’années des missions humanitaires pour Médecins sans Frontière - Prix Nobel de la Paix je le rappelle -, Médecins du Monde et bien d’autres sans toucher un centime, rédige des rapports permettant à des pays africains d’améliorer leur système de santé ? ”, s'interroge Bernard Kouchner.
“Sur trois ans de travail, j'ai gagné un peu moins de 6.000 euros par mois après impôts ”, ajoute-t-il.
“BK Conseil et BK Consultants que j’avais créées ont été fermée pour la première et mise en sommeil pour la seconde lorsque j’ai été nommé au Quai d’Orsay.”

Sur la question de savoir s'il a réclamé au chef de l'Etat gabonais Omar Bongo des sommes dues à Imeda après son arrivée au Quai d'Orsay, il répond qu'il est simplement venu dire à Omar Bongo qu'il “ne

Le ministre réfute aussi les attaques menées sur son rôle au Rwanda, au Kosovo, et sur ses contrats avec Total en Birmanie.

Selon lui, ce livre serait le résultat de la “ jalousie ” : “Dans certains cercles, on n'aime pas la réussite. Pas la mienne en l'occurrence, celle d'un homme qui est resté populaire, hors du gouvernement ou dans le gouvernement qu'il soit de gauche ou de droite”. “ Certains réseaux me détestent. Lesquels? Certainement les nostalgiques des années 30 et 40 et tous les révisionnistes, ceux d'hier et ceux qui, aujourd'hui, réécrivent l'histoire du génocide tutsi au Rwanda”, contre-attaque Bernard Kouchner dans le Nouvel Observateur.

Il a reçu ce soir le soutien public du Premier ministre, qui renouvelle dans un communiqué sa "confiance" à son ministre des Affaires Etrangères, "qui mérite le respect".
_ Martine Aubry, également, a redit sa conviction que Bernard Kouchner est "un homme honnête".

Grégoire Lecalot, avec agences

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