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Bayrou à l’heure de l’autocritique

Etre "moins batailleur", renouveler, diversifier la direction du parti… Hier, le président du Modem a tiré les premiers enseignements de son cuisant échec aux élections européennes. Une réponse aux critiques faites sur sa trop grande concentration des pouvoirs.
Article rédigé par franceinfo
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Au lendemain de la douche froide des Européennes, Corinne Lepage, élue dimanche dans le nord-ouest, avait jeté un pavé dans la mare sur l’antenne de France info, accusant le chef du parti de “jouer trop perso” . Une demande de collégialité renouvelée hier à la sortie du bureau exécutif du Modem.

François Bayrou fait amende honorable. Il a entendu les critiques. A l'issue des trois heures de réunion, qu'il a qualifiée de “constructive”, le président du Mouvement démocrate a annoncé une réorganisation du fonctionnement interne.

“Nous avons décidé que je proposerai une nouvelle composition de notre comité exécutif” pour essayer de “le diversifier”, a-t-il expliqué, admettant le besoin d'“une méthode de travail en commun, qui va nous faire davantage réfléchir ensemble”. Une manière de reconnaître une erreur dans cette campagne ratée. De quoi satisfaire Corinne Lepage qui a déclaré : “J'ai le sentiment d'avoir été entendue et que les choses vont dans la bonne direction”.

Les critiques entendues, l’heure est à la remise en ordre de bataille désormais au Modem. Premier geste d’ouverture, François Bayrou a proposé une alliance pour empêcher la reconduction de José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne. “Si nous avons une majorité composée des libéraux, des démocrates, des Verts, des socialistes européens, nous pouvons proposer une alternative”, a-t-il expliqué.

Plus tôt dans la matinée, François Bayrou s’est livré à une analyse plus personnelle sur les raisons de la défaite électorale. “Ce n'est pas le moment le plus agréable de ma vie”, a-t-il avoué. “Je pense qu'il faut que je sois moins batailleur”, reconnaît l’ex candidat à la présidentielle. Une allusion à la violente altercation qu'il avait eue sur France 2 avec Daniel Cohn-Bendit, leader d'Europe Ecologie, à quelques jours du scrutin.

Mais l’autocritique porte davantage sur la forme que sur le fond. S’il admet que lier les thématiques nationales aux questions européennes n’était pas la meilleure stratégie, il n’a pas changé d’avis.

Mikaël Ponge, avec agences

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