Baroin refuse de toucher au bouclier fiscal et à l'ISF

On peut parfois être député de la majorité, et avoir fugacement l'impression de se trouver dans l'opposition. C'est le drôle de sentiment que ressentent peut-être ce matin les députés de l'UMP qui comptent monter au créneau sur le bouclier fiscal et l'impôt sur les grandes fortunes. Ils sont une centaine à réclamer que le projet de loi de finances 2011 tire un trait sur les deux dispositifs (lire la chronique politique de Germain Treille).

C'est le ministre du budget, François Baroin, qui leur répond donc ce matin et c'est non : “nous ne toucherons pas au bouclier fiscal ou à l'ISF dans la loi de finances 2011”, a-t-il tranché ce matin, ne pouvant être plus clair. Le ministre estime que l'amendement proposé par les députés est “un amendement d'appel pour nourrir un débat qui n'est pas nouveau”. Il promet une “réflexion globale” sur la fiscalité au premier trimestre 2011.

Les parlementaires proposent, en échange de la suppression des deux dispositifs, d'augmenter de cinq points le taux de la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu (à 46%) et d'une augmentation de la fiscalité sur les revenus du capital (dividendes et cessions mobilières et immobilières). Selon un sondage BVA pour Canal+, 71% des Français seraient favorables à la suppression du bouclier fiscal, mais 64% seraient opposés à celle de l'ISF. Mais la même proportion - 64% - verrait d'un bon œil le “paquet” proposé par les députés, si il s'assortit effectivement d'une hausse de la fiscalité pour les riches.

Quoiqu'il en soit, l'initiative a de quoi surprendre de la part de députés UMP, qui ont soutenu pendant trois ans le bouclier fiscal tant décrié par ailleurs. D'autant que le porte-drapeau de ces “rebelles” n'est autre que Patrick Balkany, un proche de Nicolas Sarkozy.

Grégoire Lecalot, avec agences