Avec 9,6% d'Américains touchés, le chômage est une maladie dont les remèdes seront longs à faire effet
Fait nouveau depuis 1948, le taux de chômage est supérieur à 9,5% depuis 14 mois. Le taux de chômage des jeunes (16-24 ans) a atteint 19,1% en juillet 2010.
La croissance s'est élevée, elle, à 2%, en rythme annuel par rapport au deuxième trimestre. Trop faible pour créer des emplois. La FEd espère donner un coup de pouce à la léthargie économique.
Les étudiants touchés par la crise
Les étudiants sont touchés par la crise économique dans plusieurs aspects de leur vie de tous les jours: hausse des frais de scolarité (+32% à Berkeley par exemple); ils ont de plus en plus de mal à trouver des petits boulots car ceux-ci sont convoités également par ceux qui, sans perspective de carrière, n'hésitent pas à les prendre. De plus en plus d'entre eux sont découragés car ils ont accumulés des dettes pouvant aller jusqu'à 60.000 dollars pour rembourser leurs études -bien qu'il y ait de nombreuses bourses allouées.
Deux ans après leur importante contribution à la victoire de Barack Obama, les étudiants vont voter avec leurs pieds le 2 novembre. Selon les sondages, 27% des moins de trente ans sont décidés à remplir leur devoir d'électeur contre un taux de partcipation de 51 % à l'élection présidentielle de 2008. Néanmoins, selon un rapport du Pew Research center, cette génération du Millenium constitue toujours la base de l'électorat qui soutient avec vigueur Obama.
Les derniers résultats de l'économie indiquent que la croissance reste largement inférieur à ce qu'il faudrait pour permettre une baisse du chômage.
La consommation des ménages a crû de 2,6% au troisième trimestre 2010, ce qui apporte 1,8 de croissance au pays malgré un ralentissement très net de la hause des revenus américains.
Pour James Marple, analyste du groupe de services financiers TD Financial, il y a deux façons de considérer les derniers chiffres économiques: selon le principe du verre à moitié plein ou à moitié vide.
La Fed va créer des liquidités
"Il y a peu de doute" selon lui, que cette deuxième lecture "l'emporte aujourd'hui" du point de vue de la banque centrale (Fed).
Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) doit se réunir les 2 et 3 novembre et pourrait en conséquence annoncer de nouvelles mesures de relance monétaire exceptionnelles afin de soutenir la reprise et les prix, les chiffres du PIB ayant confirmé la présence de pressions désinflationnistes.
Des interrogations portent sur le nombre de centaines de milliards de dollars que la FEd est prête à déverser et si le montant du programme sera fixé une fois pour toutes ou s'il pourra être ajusté .
La création de monnaie va inévitablement affaiblir le dollar et apporterait de plus une hausse des prix susceptible de soutenir l'inflation.
Certains opposants à la politique de la Fed (rachat des obligations publics afin de maintenir les taux d'intérêts à long terme à des niveaux très bas) se font entendre. Thomas Hoenig, président de la Fed du Kansas, indique que la Fed serait en train de conclure "un pacte avec le diable", selon Le Monde. Faisant partie des orthodoxes, il s'inquiète des risques inflationnistes d'un telle politique de création de monnaie ex nihilo.
Quoi qu'il en soit, la réduction du chômage américain ne pourra qu'être très lente car, de plus, les progrès techniques ne font pas bon ménage avec des embauches massives.
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