"Avant l'heure, c'est pas l'heure", dit Dominique de Villepin
L'ancien premier ministre retarde l'annonce officielle de sa candidature à la présidentielle de 2012. Il ne cache pas ses intentions mais ne se dévoile pas. "Avant l'heure, c'est pas l'heure, c'est une règle d'or de la politique", a-t-il justifié.
Dominique de Villepin était mercredi matin l'invité de France Inter. Interrogé sur ses intentions pour 2012, il a refusé de reconnaître officiellement qu'il était candidat. Toutefois, il n'a pas masqué son projet. "Je suis déterminé à proposer une alternative aux Français, et ce n'est pas d'aujourd'hui. Cela fait quatre ans, depuis le premier acte symbolique du quiquennat [de Nicolas Sarkozy, ndlr] qui est la loi TEPA", a-t-il déclaré.
Afin de justifier l'annonce de sa candidature qui se fait attendre, il a dit : "il faut être candidat au bon moment. Nous sommes des héritiers de La Fontaine, il savoir ménager sa monture, être candidat quand le moment est choisi, c'est-à-dire quand les Français sont prêts à l'entendre. Ce n'est pas au coeur de l'été alors même que les Français ont mille autres préoccupations, alors même que les sondages traduisent toutes sortes d'exaltations qui n'ont rien à voir avec la campagne présidentielle, que l'on va annoncer une candidature".
"L'important dans une campagne présidentielle, c'est d'être vivant sur la ligne d'arrivée, c'est pas de se faire plaisir 6 ou 7 mois avant", a-t-il ajouté. "Avant l'heure, c'est pas l'heure, c'est une règle d'or de la politique. cela ne sert à rien de s'épuiser trop longtemps à l'avance. C'est comme en athlétisme, on se prépare à une course dans les semaines qui précèdent pas un an en avance pour être épuisé au jour dit", a remarqué Dominique de Villepin.
Sans rien lâcher, il a fini par dire : "Dîtes que tout le monde sait que Dominique de Villepin est candidat, c'est une formule qui me va très bien". A la question "Mais vous irez [à la course à l'Elysée, ndlr] ?", il a répondu "Je suis déterminé à avancer".
Commentant les sondages qui lui accordent des scores très faibles, Dominique de Villepin a affirmé ne pas être découragé. Au contraire, "c'est extrêmement prometteur", a-t-il assuré. Il explique ses mauvais résultats par "le flou des propositions", et le fait que les Français préfèrent se réfugier dans le clivage classique entre droite et gauche. Un clivage qu'il entend dépasser. "Aujourd'hui on est dans la polarisation, dans l'idéologie."
Elements de programme
S'il ne s'annonce pas officiellement, l'ancien premier ministre a des propositions. "La politique française aujourd'hui n'a pas les outils pour gouverner la France. Et il nous faut des mains. Donc refondons la politique", a-t-il lancé.
Il souhaite ainsi supprimer le cumul des mandats, limiter le "nombre de portefeuilles ministériels à une dizaine de ministres", et limiter le nombre de régions à huit afin d'avoir "des grandes régions qui vont peser en Europe et dans le monde". Il souhaite également "la création d'un conseil territorial qui serait l'équivalent d'un conseil des ministres pour les territoires".
"Nous sommes dans la situation d'un patron qui n'aurait absolument pas les moyens de gérer son entreprise. Je refuse l'impuissance politique que j'ai constaté depuis des décennies", a conclu Dominique de Villepin.
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