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Avant Copé et Fillon, quand la droite se déchirait...

FLASHBACK | Le duel sans pitié entre Jean-François Copé et François Fillon n'est pas une première au sein de la droite républicaine française. Sous la Ve République, les affrontements internes à droite, au sein des partis ou entre RPR et UDF, ont été nombreux.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (J.L. Macault Maxppp)

La "guerre"
Copé-Fillon qui fait rage depuis désormais plus d'une semaine va-t-elle
déboucher sur une explosion de l'UMP ? C'est en tout cas ce que commencent à
penser nombre d'analystes et de personnalités politiques, y compris au sein même
du parti de droite. Mais l'Histoire pourrait faire mentir ces pronostics :
depuis les années 70 et l'après-De Gaulle, les conflits internes ont été
nombreux, mais n'ont jamais conduit à la fin d'un parti. Retour sur ces
querelles internes.

Jacques Chaban-Delmas
contre Giscard-d'Estaing et Chirac

Dès la mort de Georges
Pompidou, l'ancien Premier ministre Jacques Chaban-Delmas annonce sa
candidature à l'Elysée. Mais Valéry Giascard-d'Estaing, alors ministre des
Finances, a lui aussi des ambitions présidentielles. Jacques Chirac, qui ne
croit pas aux chances de victoire de Chaban-Delmas, lance "l'appel des
43", un manifeste de quatre ministres UDR et 39 députés de la majorité qui
appellent au retrait de tous les candidats, mais qui visent surtout
Chaban-Delmas, dont la campagne va petit à petit s'effondrer.

A la fin de la vidéo qui
suit, le groupe des 43 donne son soutien à Valéry Giscard d'Estaing, "le
seul candidat de la démocratie
" :

Jacques Chirac contre
Valéry Giscard-d'Estaing

A son élection en 1974,
Giscard d'Estaing nomme Jacques Chirac Premier ministre. La collaboration
tourne au vinaigre : en 1976, Jacques Chirac claque la porte. Il ne dispose pas
selon lui "des moyens nécessaires ". La rivalité entre les deux
hommes persiste après cette période : en 1981, VGE accuse Chirac de l'avoir
trahi en invitant à voter Mitterrand plutôt que Giscard. Des années après, les
deux anciens présidents continuent de régler leurs comptes par interviews
interposées.

Jacques Chirac contre
Edouard Balladur

1993 : la droite gagne les
législatives. Jacques Chirac, président du RPR, est pressenti pour devenir
Premier ministre. Mais celui-ci a en vue la présidentielle de 1995 et préfère envoyer
à Matignon son "ami de 30 ans" Edouard Balladur. Mais en janvier
1995, Edouard Balladur déclare sa candidature à la présidentielle. S'ensuit une
guerre entre chiraquiens et balladuriens (parmi eux Nicolas Sarkozy, qui sera
l'un des soutiens les plus actifs). Même si, après le premier tour de l'élection, Edouard Balladur appelle à voter Chirac, ce conflit a laissé des traces au sein de la
droite pendant des années, et expliquera notamment les relations tendues entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy plus tard.

Nicolas Sarkozy contre
Dominique de Villepin

La rivalité entre les deux
hommes éclate au grand jour en 2007 avec l'affaire Clearstream. Le clan Sarkozy
assure que Dominique de Villepin a voulu détruire politiquement son rival.
Villepin quant à lui affirme que Nicolas Sarkozy a promis de le "pendre à
un croc de boucher
". Lors de l'élection de 2012, Dominique de Villepin
entendait barrer la route à Nicolas Sarkozy avec sa propre candidature, qu'il
sera finalement obligé de retirer, faute de signatures.

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