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Autoroute A831 : Royal défend son véto face aux critiques

Des élus s'élèvent contre la décision de la ministre de l'Ecologie de bloquer la construction d'une autoroute dans le Marais poitevin. Elle dénonce des critiques "brutales et misogynes".
Article rédigé par Agathe Ranc
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (La ministre de l'Ecologie et du développement durable critique des réactions "brutales et mysogines" © REUTERS / Charles Platiau)

En fin de semaine dernière, Ségolène Royal annonçait qu'elle s'opposait à la construction de l'autoroute A831, un tronçon d'une soixantaine de kilomètres censé relier Fontenay-le-Comte (Vendée) à Rochefort (Charente-Maritime) en traversant le Marais poitevin. La construction de ce tronçon, au coût évalué à 900 millions d'euros, avait pourtant été validée en 2011 par François Fillon, premier ministre d'alors.

Elle dénonce ce mardi, sur Europe 1, les critiques "brutales et misogynes " qui ont suivi l'annonce de son véto. "Il faut prendre des décisions de bon sens, soutient-elle. On ne va pas refaire Notre-Dame-des-Landes dans le Marais poitevin ".

"Légèreté sur la forme, pauvreté sur le fond"

La ministre de l'Ecologie avait déclaré le 28 juillet qu'elle ne "transmettrait pas le dossier de consultation technique aux entreprises ", bloquant de fait l'appel d'offre et la procédure, étant donné que l'aval de son ministère est nécessaire. Ses arguments : le coût du projet et les risques environnementaux.

A droite comme à gauche, quelques députés et élus locaux se sont élevés contre ce blocage. Parmi eux, le rival Olivier Falorni, député de Charente-Maritime, qui s'est fendu d'un tweet critiquant la "légèreté sur la forme " et la "pauvreté sur le fond " de la décision de Ségolène Royal.

Une lettre à Manuel Valls

Olivier Falorni est aussi l'un des neuf signataires d'un courrier adressé à Manuel Valls, le Premier ministre, pour dénoncer une "réaction soudaine et improvisée ".

"Nous ne vous demandons pas d'autoriser la construction de l'A831, écrivent les neuf élus au premier ministre. Nous vous demandons simplement, comme le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s'y était engagé, de nous permettre d'aller au bout de la procédure de consultation des entreprises afin de connaître le coût réel de cette réalisation ."

Le courrier est notamment signé par Dominique Bussereau, président UMP du Conseil général de Charente-Maritime, Hugues Fourage, député PS de Vendée, Jacques Auxiette, président socialiste de la région Pays-de-la-Loire ou encore Bruno Retailleau, président UMP du Conseil général de Vendée et virulent opposant à la décision de la ministre. Dans un communiqué, ce dernier critique le "caprice d'une ministre qui se rêvait duchesse ".

900 millions d'euros pour 60 kilomètres

Alors que les élus locaux jugent la construction de ce tronçon de route "absolument essentielle à la vitalité (des) territoires durement touchés par la crise " et à la "sécurité des automobilistes ", la ministre rétorque qu'il n'est "pas réaliste de mettre 900 millions d'euros dans 60 kilomètres ". Elle assure en outre que Manuel Valls soutient sa décision de bloquer le processus.

Ségolène Royal a en revanche pu trouver du soutien auprès de l'association France nature environnement, qui s'est félicitée de l'arrêt de ce projet. Le Marais poitevin a retrouvé il y a trois ans son label de Parc naturel régional, après l'avoir perdu en 1996.

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