Elle s'exprime pour la première fois depuis sa libération sous caution le 22 décembre. La militante basque française Aurore Martin a affirmé, lundi 7 janvier dans un entretien à l'Agence France-Presse, que sa remise aux autorités espagnoles, après son arrestation le 1er novembre, était le fruit d'une "décision gouvernementale"."Il y a la main de (Manuel) Valls [et] au-delà de Valls la main du gouvernement", a-t-elle affirmé. "C'est un fort signe pour nous faire comprendre qu'au Pays basque nord nous n'aurons rien", a-t-elle ajouté. Selon elle, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, "va à un rendez-vous à Madrid et il revient et en l'espace d'une semaine il fait des déclarations cinglantes, il y a trois arrestations", en évoquant la visite du ministre en Espagne où il avait affiché son soutien à Madrid concernant l'organisation séparatiste basque ETA.Des faits non répréhensibles en France"Je veux bien croire qu'il y ait une application de juge à juge", déclare la militante, "mais on ne prend pas des décisions comme cela sans mesurer les conséquences." Aurore Martin, libérée sous contrôle judiciaire le 22 décembre, a estimé qu'elle avait fait dans un premier temps l'objet d'un contrôle routier ordinaire mais qu'une fois identifiée, tout avait été organisé pour sa remise rapide à l'Espagne. Sa remise à l'Espagne pour des faits non répréhensibles en France - elle avait participé à des réunions publiques de Batasuna, interdit en Espagne - a été vivement critiquée au Pays basque, par des élus de droite comme de gauche. La forte mobilisation a obligé François Hollande à démentir publiquement toute intervention gouvernementale.