Cet article date de plus de douze ans.

Au salon du livre, François Hollande cite Camus et se voit en Sisyphe "infatiguable, inépuisable"

François Hollande a consacré une partie de son dimanche, le 18 mars, a une visite au Salon du livre à Paris. Faisant référence à Albert Camus, le candidat socialiste s'est comparé à un Sisyphe "infatigable" pour mettre en évidence sa persévérance.
Article rédigé par Francetv 2012
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les livres écrits par des responsables socialistes dont François Hollande (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

François Hollande a consacré une partie de son dimanche, le 18 mars, a une visite au Salon du livre à Paris. Faisant référence à Albert Camus, le candidat socialiste s'est comparé à un Sisyphe "infatigable" pour mettre en évidence sa persévérance.

Au lendemain de la volée de flèches décochée par Nicolas Sarkozy au cours d'un meeting dans la banlieue de Lyon, François Hollande s'est dépeint dimanche 18 mars, au Salon du livre à Paris, en Sisyphe "infatigable, inépuisable", combattant sans relâche pour la victoire à la présidentielle.

"Le combat politique est un combat sans fin. Et moi, je suis un combattant", a proclamé M. Hollande, toujours favori dans la course à l'Elysée, mais talonné, voire dépassé dans les enquêtes de l'Ifop par M. Sarkozy au premier tour.

"Aujourd'hui, ce n'est pas que le rocher est plus lourd, c'est que j'arrive à un moment crucial", a-t-il dit à 35 jours du scrutin, voulant donner un sens positif au mythe grec dont le héros ne parvient, lui, jamais à pousser son rocher au sommet.

"Toute victoire appelle après un nouveau combat"

Se référant à l'écrivain Albert Camus qui, dans son "Mythe de Sisyphe" voulait "imaginer Sisyphe heureux", le candidat voit dans cet acharnement une métaphore de "la persévérance, de l'engagement, de la volonté humaine, et la ténacité" pour "arriver au plus haut". Et "même quand on arrive au plus haut, il faut toujours penser que rien n'est acquis, rien n'est fait (...) même dans l'après-victoire, tout doit être un recommencement. Toute victoire appelle après un nouveau combat", a-t-il souligné.

"Je suis infatigable, inépuisable, ceux qui espèrent un relâchement n'ont aucune chance", a assuré le député PS de la Corrèze, alors que le président-candidat de l'UMP a encore durci le ton de ses critiques samedi à Chassieu (Rhône).

Interrogé sur ses goûts littéraires, M. Hollande, outre "Le mythe de Sisyphe" de Camus, a cité "Les misérables" de Victor Hugo, au titre des livres l'ayant le plus marqué dans sa jeunesse. "'Les misérables', c'était la prise de conscience que les désordres, les inégalités pouvaient à la fois être écrits et en même temps vaincus par la volonté humaine", a-t-il expliqué.

"La culture a été pendant ces cinq ans abandonnée"

Le candidat socialiste, qui devait prononcer un discours sur la création et la culture dans la soirée au Cirque d'Hiver, en présence de nombreux artistes, a dénoncé un abandon de ce secteur depuis cinq ans, voyant "le signe d'une politique" dans l'absence de M. Sarkozy au Salon du livre.

"La culture a été pendant ces cinq ans abandonnée, oubliée", a-t-il affirmé.

M. Hollande a voulu apporter son soutien au livre "parce que c'est l'outil de la connaissance, de la transmission, de l'émotion et que ce vecteur, si important pour la diffusion de la culture, est aujourd'hui menacé par l'évolution technologique, le numérique" et "par une fiscalité qui n'est pas favorable".

"Cette année la Princesse va voter"

Il a critiqué la hausse de la TVA sur les livres, "une décision malheureuse, maladroite, mal pensée" du "candidat sortant".

Sur un stand, le candidat s'est vu offrir des badges proclamant "La littérature, c'est maintenant" (une déclinaison de son slogan de campagne "Le changement, c'est maintenant"), ou encore "Cette année la Princesse va voter", allusion aux propos anciens de M. Sarkozy moquant l'obligation faite aux élèves de lire "La Princesse de Clèves" de Mme de La Fayette.

A ce propos, M. Hollande a évoqué le risque de mettre en cause le travail des professeurs, ainsi que "le sens de l'effort" des élèves. "Quand au plus haut niveau de l'Etat, on nie l'existence de cet effort ou qu'on se moque du travail du professeur, c'est un mépris qui est ressenti très largement", a-t-il conclu.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.