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Au lendemain du 1er tour, la majorité se divise sur la position à adopter en cas de duel FN-PS au 2e tour

Nicolas Sarkozy a confirmé lundi, devant l'état-major de l'UMP, la consigne pour le second tour des cantonales consistant à dire "ni vote FN ni PS", selon plusieurs responsables présents.En fin de journée, face au Bureau politique de l'UMP, François Fillon a lui appelé à "voter contre le Front national" en cas de duel PS-FN.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Nicolas Sarkozy arrive à l'Elysée, le 16 mars 2011. (AFP - Eric Feferberg)

Nicolas Sarkozy a confirmé lundi, devant l'état-major de l'UMP, la consigne pour le second tour des cantonales consistant à dire "ni vote FN ni PS", selon plusieurs responsables présents.

En fin de journée, face au Bureau politique de l'UMP, François Fillon a lui appelé à "voter contre le Front national" en cas de duel PS-FN.

"Il ne faut pas tomber dans tous les pièges que l'on nous tend. D'ici à dimanche, nous devons d'abord mobiliser les abstentionnistes. Et là où il y a un duel entre le PS et le FN, nous devons d'abord rappeler nos valeurs et rappeler que nos valeurs ne sont pas celles du Front national", a-t-il lancé selon plusieurs participants de cette réunion extraordinaire à huis clos.

Les "ni-ni" face au tout sauf le FN
Face aux critiques de la gauche sur le "ni-ni", ni alliance avec le FN, ni front républicain, M. Copé a maintenu lundi le mot d'ordre énoncé la veille, tout en précisant qu'il n'avait jamais "interdit de voter pour le PS" au second tour.

Henri Guaino, conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy, a lui aussi affirmé lundi son "opposition totale" à un front républicain au second tour des cantonales, jugeant que ce serait "une erreur politique majeure".

Interrogé sur RMC pour savoir ce qu'il ferait au cas où le candidat UMP serait éliminé du second tour des cantonales, Henri Guaino a déclaré: "Il y a ce que moi je ferais et il y a ce que j'appellerais à faire (...) Moi, je voterais pour le candidat qui n'est pas FN (....) mais je suis tout à fait opposé à ce que l'on appelle le front républicain."

La ministre Valérie Pécresse a elle affirmé que "personnellement", en cas de duel avec le FN, elle voterait pour la gauche, comme l'avait fait sa collègue Nathalie Kosciusko-Morizet ces derniers jours. "Il faut revenir aux valeurs du centre et de la droite humaniste", a également soutenu Dominique Paillé.

Une position partagée par le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, qui a appelé à "faire barrage au FN " et par une partie de la famille centriste.

Le Nouveau Centre appelle à voter contre le FN

Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du Nouveau centre, parti partenaire de la majorité présidentielle, a donné lui en revanche une consigne claire lundi, appelant tous les électeurs attachés aux valeurs de la République à voter pour le candidat démocrate restant en lice face au FN.

"Pour le second tour, partout où le FN est présent, il faut que les électeurs attachés aux valeurs de la République, aux valeurs de liberté, de fraternité et d'égalité votent pour le candidat démocrate restant en lice", a déclaré de son côté le numéro deux du parti d'Hervé Morin. "Pour les centristes, la ligne a toujours été claire: pas d'alliance, pas une voix, pas un élu pour l'extrême-droite."

Le PS souhaite un front républicain
Le Parti Socialiste, arrivé en tête du 1er tour dimanche, appelait clairement lundi à empêcher l'élection de candidats du Front national.

Le numéro 2 du PS Harlem Désir a d'ailleurs appelé sur LCI le patron de l'UMP Jean-François Copé à "clarifier sa ligne" vis-à-vis du FN avant le 2e tour des cantonales, jugeant "absolument insupportable" son refus d'un front républicain avec la gauche contre le parti de Marine Le Pen.

, a demandé aux électeurs d'utiliser le "bulletin de vote UMP" en cas d'absence de la gauche au second tour des élections cantonales, afin de faire barrage au Front national, qui "serait, ou sera, une épreuve pour la France". "Oui, comme en mai 2002" (lors du 2e tour Chirac-Le Pen, ndlr), a-t-il concédé, estimant que "le Front national rajouterait à la ruine économique et sociale de la France actuelle, une sorte de ruine démocratique: éclatement du pays, opposition des Français les uns aux autres..."

Dimanche soir, la première secrétaire du PS Martine Aubry n'avait pas clairement appelé à voter UMP en cas de duel UMP/FN: "Il y a les républicains et puis il y a ceux qui ne le sont pas, le Front national n'est pas républicain", a-t-elle affirmé. "M. Sarkozy abîme la république, il est pour beaucoup dans le score du Front national, mais il y a un moment où il faut savoir où l'on est."

Le député du Doubs et ex-ministre Pierre Moscovici a déclaré pour sa part qu'il appliquerait le principe d'un "barrage républicain" dans son canton de Montbéliard où il y aura un duel droite/FN au second tour, "même si "la droite UMP à Montbéliard est pour moi une droite odieuse". "Aucun conseiller général FN au conseil général du Doubs, aucun!", a-t-il lancé.

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