Attentat de Karachi : Balladur nie avoir touché des commissions occultes
Le 8 mai 2002, un attentat cause la mort de 14 personnes à Karachi, au Pakistan. Parmi eux, 11 salariés de la
Direction des constructions navales. La piste d'Al-Qaïda est longtemps privilégiée, mais un juge anti-terroriste a depuis réorienté l'enquête vers l'hypothèse de représailles pakistanaises après l'arrêt des versements de
commissions attachées au contrat de vente de sous-marins au Pakistan. Un contrat baptisé Agosta et signé en 1994.
Selon plusieurs rapports et témoignages versés au dossier, ces commissions, à l'époque légales, pourraient avoir donné lieu à des rétro-commissions illégales mais non prouvées à ce stade.
Des allégations "parfaitement infondées" a affirmé Edouard Balladur. Nicolas Sarkozy, qui était à l'époque son directeur de campagne trouve pour sa part cette "fable" "grotesque".
Interrogations autour d'un versement de 10 millions de francs
Mais Libération affirme avoir obtenu de nouveaux éléments : selon le quotidien, l'Association pour le financement de la
campagne d'Edouard Balladur a encaissé le 26 avril 1995 10 millions de francs en espèces (1,5 million d'euros), soit près de 20% de l'ensemble des recettes mentionnées dans le compte de campagne d'Edouard Balladur.
"Sur le bordereau bancaire, il a été mentionné que l'argent provenait de
collectes effectuées lors des meetings électoraux", relève le quotidien,
s'étonnant que "la moitié de ces 10 millions a été apportée en grosses coupures
de 500 francs".
Imposés "par le pouvoir politique"
Ce versement est intervenu alors qu'entre janvier et juin 1995, deux
intermédiaires du contrat Agosta pour le versement de ces commissions ont perçu 184 millions de francs, affirme Libération qui s'est procuré le contrat Agosta et l'accord entre DCN et Mercor Finance, société off-shore représentant les deux intermédiaires.
Or, selon des témoignages, ces deux hommes - Ziad Takieddine et
Abdulrahman El Assir- ont été imposés en 1994 comme intermédiaires dans le contrat par "le pouvoir politique" , en l'occurence Renaud Donnedieu de Vabres, chargé de mission au ministère de la Défense... et proche d'Edouard Balladur.
Edouard Balladur dément formellement : "dans cette présentation des choses rien ne correspond à la vérité, rien n'est étayé par les faits" affirme-t-il dans une tribune au Figaro.fr.
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