Armée : Sarkozy sabre les effectifs et maintient le budget
La France restera “une grande puissance diplomatique et une grande puissance militaire”. Devant un public de 3.000 militaires triés sur le volet, le chef de l'Etat a d'abord tenu à rassurer. Certes, la potion est amère, mais c'est pour le bien du patient, assure-t-il. “On va réinvestir dans la défense tout ce que l'on aura économisé. Dans les matériels, mais aussi dans l'entraînement et dans la condition militaire. Le Premier ministre et moi, allons inscrire ce principe dans la loi de programmation militaire”, promet Nicolas Sarkozy... sans trop s'appesantir sur le fait que dans un premier temps, il n'y aurait pas d'économie. Il faut en effet financer les départs et accompagner les territoires qui perdent leurs implantations.
Pour les orientations et les mesures annoncées, elles sont conformes aux chiffres qui circulaient déjà depuis plusieurs jours. Le constat était attendu lui aussi. Le chef de l'Etat prend acte de la fin de la guerre froide. “La menace immédiate est celle d'une attaque terroriste, avec des moyens radiologiques, chimiques et biologiques”, déclare-t-il, tout en admettant que la réapparition d'une menace majeure, mettant l'ensemble du territoire français en péril, ne pouvait pas être totalement exclue. C'est donc une armée réduite, tournée vers la projection sur des théâtres d'opération extérieurs qui va sortir du livre blanc.
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Le budget : 377 milliards d'euros d'ici 2020, dont 200 milliards pour les équipements, gros souci des militaires fatigués de cannibaliser leurs vieux matériels jusqu'au dernier boulon. C'est 3 milliards dégagés chaque année, soit 20% d'augmentation annuelle.
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Les effectifs : c'est là que se situe le coup de sabre. Il confirme la baisse annoncée. Les effectifs militaires maigriront de 46.000 hommes, passant de 271.000 à 225.000 hommes (le ministère de la défense, civils compris, emploie aujourd'hui 320.000 personnes).
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Le retour dans l'OTAN : le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN a été annoncé il y a quelques mois. Nicolas Sarkozy le confirme là encore, tout en précisant que la dissuasion nucléaire resterait “strictement nationale”. Le général de Gaulle a sorti la France de la structure il y a 42 ans, voulant garantir son indépendance. Un brin rhétorique, Nicolas Sarkozy exécute le grand écart : “Les principes posés en son temps par le général de Gaulle, je les fais miens: la France gardera en toutes circonstances une liberté
d'appréciation totale sur l'envoi de ses troupes en opération”... tout change, rien ne change... -
Les fermetures d'implantations : Après la carte judiciaire, la carte militaire. Plusieurs communes voient leur régiment partir, laissant un grand vide. “Les territoires les plus fragiles seront accompagnés”, promet le chef de l'Etat, sans préciser lesquels, ni dans quelles conditions. Il a d'ors et déjà opposé une fin de non-recevoir aux protestations : “Dans mon esprit l'armée, ça assure la sécurité de la nation, pas l'aménagement du territoire”.
Grégoire Lecalot, avec agences
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