Après l'"identité nationale", l'UMP veut lancer un débat sur l'islam
C'est Nicolas Sarkozy, le premier, qui a lancé le débat l'air de rien, lors de son intervention télévisée sur TF1 la semaine dernière. Il y a fustigé le multiculturalisme et indiqué que seuls seraient les bienvenus en France ceux qui accepteraient de se fondre dans la communauté nationale. "Cela pose, a-t-il alors déclaré, la question de l'islam et de nos compatriotes musulmans".
Le pavé déjà dans la mare, l'UMP n'a fait qu'embrayer, proposant dès lundi au chef de l'État un débat sur le thème général suivant : "comment organiser l'exercice des cultes religieux de telle
sorte qu'ils soient compatibles dans notre pays avec les règles
de la république laïque ". L'islam n'est annoncé qu'en deuxième partie de ce débat, mais devrait en constituer l'essentiel. Ce débat prendrait la forme d'une convention le 5 avril. Dès lors, comment ne pas y voir la version "bis" du débat très controversé sur l'identité nationale lancé en 2010 par l'ancien ministre de l'Immigration Éric Besson.
"Je ne veux pas de prières dans les rues" Nicolas Sarkozy
En l'occurrence, le député-maire de Meaux, en pointe sur la loi interdisant le port du voile intégral, n'a jamais caché vouloir relancer le débat. Jean-François Copé souhaite ainsi aborder les questions du nombre de lieux de culte musulmans en France, de la formation des imams, du contenu de leur prêche ou de leur langue d'expression.
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"Un débat nécessaire", selon Dominique Paillé, secrétaire national de l'UMP chargé de l'intégration :
Parant d'avance les critiques, Nicolas Sarkozy qui recevait hier ses ministres à déjeuner a affirmé que "si on ne veut pas que les débats dérapent, il faut les affronter". Et de marteler : "Je ne veux pas de prières dans les rues, d'appels à la prière. On a eu un débat sur la burqa et c'était une bonne chose. Il faut aboutir à un cursus idéologique sur la
place des religions en 2011"."La laïcité n'est pas lepénisable" PCF
Des arguments qui choquent. Le parti communiste a le premier déclaré qu'il ne laisserait pas "souffler un nouvel écran de fumée nauséabonde comme ce fut le cas lors du débat sur l'identité nationale". "La laïcité n'est pas lepénisable", dit le PCF.
Cécile Quéguiner, avec agences
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