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Après l'annonce de sa candidature, les éditorialistes jugent sévèrement la prestation de Nicolas Sarkozy

La quasi totalité des éditoriaux de la presse du jeudi 16 février est consacrée à l'annonce de la candidature du président de la République. Mais Nicolas Sarkozy n'a guère convaincu leurs auteurs. Revue de presse.
Article rédigé par Cécile Jandau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La candidature de Sarkozy fait la Une de tous les journaux au lendemain de son annonce officielle (AFP)

La quasi totalité des éditoriaux de la presse du jeudi 16 février est consacrée à l'annonce de la candidature du président de la République. Mais Nicolas Sarkozy n'a guère convaincu leurs auteurs. Revue de presse.

Une fois n'est pas coutume, la presse n'est pas tendre avec Nicolas Sarkozy au lendemain de l'annonce officielle de sa candidature à la présidentielle. "Le président a séduit sûrement, mais il n'aura guère convaincu", pense l'éditorialiste des Dernières Nouvelles d'Alsace, Olivier Picard.

Dans L'Eclair des Pyrénées, Philippe Reinhard pense que "le problème n'est pas une question de crédibilité, mais une question d'affection. Sur ce terrain, il a déjà perdu la partie. Et sa prestation d'hier soir l'enfonce encore un peu plus. S'il veut convaincre le pays de le réélire, il lui faudra faire beaucoup mieux."

Un référendum "gadget"

"Le recours au référendum à chaque fois qu'un blocage menacera un projet de réforme, le come-back de la valeur travail, les accents antiélites politiques et syndicales, la caricature de la position de son adversaire sur l'immigration : les ficelles sarkozystes semblaient bien grosses hier soir" commente Paul Quinio dans Libération.

Patrick Fluckiger de l'Alsace juge, lui, qu'avec le référendum "Nicolas Sarkozy n'a pas pu s'empêcher de glisser une proposition-gadget qui fleure le "y'a qu'à". Dans La République du Centre, Jacques Camus voit le référendum comme un "sacré revirement venant de la part de celui qui s'est surexposé en accaparant toutes les manettes".

Une candidature qui "ne fait pas rêver"

Pour François Ernenwein de La Croix, "il faudra sans doute plus de créativité, plus d'efficacité et plus d'équité. Notamment face à l'accroissement spectaculaire des inégalités."

"Il n'y a dans cette candidature rien qui fasse rêver. Il n'y a qu'une immersion directe dans les épreuves à affronter", pense Hervé Chabaud de L'Union, tout comme Philippe Waucampt du Républicain Lorrain : "Sa déclaration de candidature est banale, sans élan, dépourvue du moindre vibrato de nature à faire rêver."

Jean-Claude Souléry de La Dépêche du Midi trouve quant à lui qu'"hier soir, certes loin des ors de l'Élysée, dans un studio de TF1 qui paraissait soudain trop grand, Nicolas Sarkozy l'a joué petit bras."

Le Figaro veut "ouvrir les yeux sur la réalité"

"Le tout nouveau candidat Sarkozy tient sa démonstration. Le reste s'enchaîne sans véritable surprise", analyse Michel Lépinay dans Paris-Normandie.

Allant encore plus loin, l'éditorialiste de L'Humanité, Patrick Apel-Muller, explique qu'"il prétend mener campagne sur des valeurs, alors que celles qui le préoccupent véritablement sont cotées en Bourse".

A l'inverse, Paul-Henri du Limbert du Figaro préfère jouer sur les comparaisons : "il faut donc revoir sa compétitivité, son système de protection sociale, ses dépenses publiques, tout ce dont ne parle pas François Hollande et que Nicolas Sarkozy va mettre sur la table d'ici au premier tour. Ouvrir les yeux sur la réalité ou détourner le regard : c'est l'enjeu de cette présidentielle."

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