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Alliot-Marie annonce une réforme de la garde à vue, la gauche dénonce la politique du chiffre

La polémique enfle après la révélation du placement en garde à vue de trois adolescentes de 14 ans, la semaine dernière à Paris, pour une bagarre. L'une d'elles, interpellée à son domicile, dit avoir été emmenée en pyjama et menottée. La gauche dénonce une dérive du système des gardes à vue en France.
Article rédigé par franceinfo
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Ils ne mettent pas en cause les policiers. Mais plutôt le gouvernement qui mène une "politique du chiffre" . Au PS comme au PCF, les responsables politiques voient dans cette affaire "la preuve d'un dévoiement" de la garde à vue pour faire gonfler les statistiques de la police, selon les mots de Bruno Leroux, porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale.

Pierre Laurent, numéro deux du Parti Communiste Français, estime lui dans un communiqué que "cet épisode consternant illustre une nouvelle fois le scandale du recours abusif et disproportionné à la garde à vue, en augmentation de 67% depuis 2002".

"Proportionner la garde à vue à la peine encourue"

La police a-t-elle trop recours à la garde à vue ? Oui, reconnaît-on à droite. Tout en rappelant son attachement à "l'objectif de sécurité publique", Jean-François Copé estime qu'il faut trouver un "équilibre avec le respect des personnes". Le patron des députés UMP souhaite donc constituer un groupe de travail au sein de son parti pour réfléchir à la question.

Le gouvernement fait lui valoir que la réforme de la procédure pénale, qui doit faire l'objet d'un avant-projet
de loi ce mois-ci, doit justement mieux encadrer l'usage de la garde à vue. Parmi les pistes envisagées par Michèle Alliot-Marie : "proportionner la durée de la garde à vue à la durée de la peine encourue".
La garde des Sceaux estime que cet "instrument
d'enquête" doit être réservé à "des crimes ou des délits passibles
d'emprisonnement" .

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