Valérie Pécresse et Roger Karoutchi enterrent la hache de guerre

L'UMP francilenne ne lavera pas son linge sale devant les tribunaux. Valérie Pécresse, chef de file de l'opposition UMP en Ile-de-France, s'est désistée, mardi 1er octobre, d'une plainte en diffamation qui avait mené à un ex-proche collaborateur de Roger Karoutchi.

Au cours de la campagne pour les élections régionales de 2010, Roger Karoutchi et Valérie Pécresse s'étaient violemment affrontés pour obtenir la tête de la liste UMP face au président sortant Jean-Paul Huchon (PS). En février 2010, Valérie Pécresse avait déposé une plainte contre X pour diffamation. Le site LesIndiscrets.com (fermé depuis) avait en effet rapporté des propos lui prêtant une attitude "raciste et homophobe", selon son entourage.

Le parquet "prend acte" de l'abandon des poursuites

L'enquête née de cette plainte avait mené à David-Xavier Weiss, 34 ans, ancien chef de cabinet de Roger Karoutchi au ministère des Relations avec le Parlement, et à un autre homme, Grégory Schmidt. Tous deux devaient comparaître devant le tribunal de Nanterre ce mardi. De source proche du dossier, on fait aussi valoir que certains billets diffamatoires avaient été postés de l'ordinateur de Roger Karoutchi et que ce dernier aurait été amené à témoigner à la barre en cas de procès.

Mais surprise : à l'audience, le tribunal a constaté que Valérie Pécresse, qui s'était constituée partie civile, s'était désistée de sa plainte. L'action publique est donc éteinte. Le parquet de Nanterre a "pris acte" de l'abandon des poursuites, tout en déplorant une "instrumentalisation de la justice" après trois années de procédure.

Un renvoi d'ascenseur après le retrait de Roger Karoutchi ?

"Valérie Pécresse s'est désistée de sa plainte contre X au nom de l'unité et du rassemblement", a déclaré l'entourage de la députée des Yvelines. Ce désistement intervient une dizaine de jours après que le sénateur UMP Roger Karoutchi a annoncé dans Le Figaro qu'il renonçait à briguer la place de chef de file du parti aux prochaines régionales de 2015, reconnaissant que Valérie Pécresse était "la mieux placée" et lui laissant ainsi la voie entièrement dégagée.

La décision de M. Karoutchi avait été saluée par tous les ténors franciliens de l'opposition comme un "geste d'unité" assez rare à l'UMP pour être souligné, ce qui peut avoir poussé Valérie Pécresse à "ne pas vouloir s'acharner" sur son meilleur ennemi, selon une source à l'UMP.