Condamnation de Nicolas Sarkozy : "La justice a su se démarquer des pressions manifestes qui ont été exercées", estime l'USM
Pour Cécile Mamelin, membre du bureau national de l'Union syndicale des magistrats, si l'ancien président a été condamné à trois ans de prison dont un ferme lundi dans l'affaire des "écoutes", c'est parce qu'il a porté "une grave atteinte à la démocratie".
La condamnation de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert à trois ans de prison dont un an ferme lundi 1er mars par le tribunal correctionnel de Paris, au procès dit des "écoutes", est, selon Cécile Mamelin, membre du bureau national de l'Union syndicale des magistrats (USM), la preuve que "la justice a su se démarquer des pressions manifestes qui ont été exercées au regard des attaques qui ont été portées contre le Parquet national financier".
Une justice "relativement sereine"
"Les trois prévenus ont été condamnés à une peine tout à fait similaire, note la magistrate, ce qui montre que la justice est passée de la même façon sur ces personnes en fonction de leur personnalité et aussi surtout en fonction de la gravité des faits commis et des responsabilités qu'ils exerçaient ou qu'ils exercent encore."
Cécile Mamelin souligne qu'une peine d'interdiction d'exercer a été prise à l'encontre de l'avocat Thierry Herzog, une peine "qui peut paraître sévère", mais elle constate que l'ancien chef de l'État, "son avocat et l'ex-magistrat ont été condamnés à la même peine". Selon elle, "c'est la démonstration que la justice relativement sereine a réussi à passer".
La "grave atteinte à la démocratie" de Nicolas Sarkoy
La membre de l'USM estime également que "quasiment l'intégralité des écoutes ont été admises". "Deux sur 19, dit le tribunal, sont dénuées de charge probante, ce qui ne veut pas dire qu'elles étaient illégales. Ça veut dire simplement qu'elles n'apportent pas de preuves dans les faits qui sont reprochés aux trois prévenus aujourd'hui condamnés. En réalité, cela veut bien dire que ces écoutes sont intervenues dans un cadre légal".
Les faits reprochés à Nicolas Sarkozy représentent "une grave atteinte à la démocratie, dès lors qu'on touche à l'indépendance de la justice", tient encore à souligner la magistrate. "Le premier devoir d'un président de la République, c'est de respecter ce qu'on appelle la séparation des pouvoirs. Ce qui n'a pas été le cas pour Nicolas Sarkozy. C'est ce que vient de reconnaître le tribunal."
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