Fraude fiscale : l'avocat général requiert trois ans de prison ferme contre l'ancien ministre Jérôme Cahuzac
"Ce sont des comportements qui ne doivent plus appartenir à notre société", a lancé l'avocat général, fustigeant le sentiment d'impunité de Jérôme Cahuzac.
L'avocat général Jean-Christophe Muller a requis trois ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité à l'encontre de Jérôme Cahuzac, mardi 20 février. L'ancien ministre du Budget est jugé en appel à Paris pour fraude fiscale et blanchiment. L'accusation requiert donc la même peine que celle pronconcée en première instance.
"Des comportements qui ne doivent plus appartenir à notre société"
"Ce sont des comportements qui ne doivent plus appartenir à notre société", a lancé l'avocat général, fustigeant le sentiment d'impunité de Jérôme Cahuzac, qui est de "penser que la loi, c'est pour les autres". Le magistrat a ensuite manié l'ironie, pour décrire les pratiques du couple, qui a ouvert des comptes en Suisse, à l'île de Man et utilisé les comptes de la mère du chirurgien pour blanchir les chèques des riches patients anglais de la clinique d'implant capillaire des époux. "Le blanchiment de fraude fiscale, c'est un peu comme la danse des sept voiles à l'envers. A chaque tour, au lieu de se défaire d'un voile, on en rajoute un, plus épais."
Jean-Christophe Muller a également insisté sur les conséquences de cette affaire, qui a contraint le ministre à la démission, en mars 2013, après la révélation de l'existence de son compte caché à l'étranger. "Les fautes cachées ont empoisonné l'air que les citoyens ont respiré", a déclaré le procureur, qui estime que la "culpabilité" de Jérôme Cahuzac est "à l'évidence établie". Selon le magistrat, les responsabilités publiques de l'ancien ministre justifient qu'il soit traité différemment de son ex-épouse, condamnée à deux ans de prison ferme. Les plaidoiries de la défense sont attendues mardi après-midi.
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