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Affaire Cahuzac : pour Moscovici, "aucun élément" ne l'accable

L'hebdomadaire "Valeurs actuelles" affirme que le ministre de l'Economie a envoyé en Suisse une mission secrète pour enquêter sur un éventuel compte de l'ex-ministre.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Pierre Moscovici, au ministère de l'Economie à Paris, le 11 avril 2013.  (BERTRAND GUAY / AFP)

Pierre Moscovici était-il au courant depuis début décembre de l'existence du compte à l'étranger de Jérôme Cahuzac ? C'est ce qu'assure l'hebdomadaire Valeurs actuelles, jeudi 11 avril. Le ministre de l'Economie a opposé "un démenti formel" à ces affirmations et a décidé de porter plainte contre le magazine.

De leur côté, les présidents UMP de la commission des Finances à l'Assemblée et au Sénat, Gilles Carrez et Philippe Marini, se sont rendus à Bercy pour effectuer des vérifications.  Retour sur une journée sous haute tension pour le ministre de l'Economie.

Acte 1 : "Valeurs actuelles" évoque une enquête de Bercy 

Selon l'hebdomadaire de droite, Pierre Moscovici savait "avant le 31 décembre 2012" que Jérôme Cahuzac avait détenu un compte en Suisse. Le magazine affirme que le ministre de l'Economie et le directeur général des Finances publiques, Bruno Bézard, ont lancé une enquête menée par "une quinzaine de fonctionnaires" dès le 7 décembre, soit trois jours après les révélations de Mediapart.

Cette mission secrète en Suisse n'a eu aucune difficulté à obtenir la confirmation recherchée, et a rapidement donné une réponse positive quant à la détention par Jérôme Cahuzac d'un compte, affirme Valeurs actuelles. Dans ces conditions, "la démarche de Pierre Moscovici, qui consiste, le 24 janvier, à demander aux autorités helvétiques si Jérôme Cahuzac disposait d'un compte à l'UBS entre 2006 et 2012, avait quelque chose de surréaliste", écrit l'hebdomadaire.

Acte 2 : Pierre Moscovici dément et annonce qu'il va porter plainte

"Cet article que j'ai lu ne mérite pas grand commentaire. C'est une reconstruction à partir d'une réalité qui n'existe pas", a répliqué le ministre de l'Economie sur BFMTV, fidèle à sa ligne de défense habituelle. Il a également réagi dans un communiqué, assurant que "l'administration fiscale n'a jamais diligenté, contrairement aux affirmations mensongères de Valeurs actuelles, de 'vérification en terre helvétique', ni a fortiori de 'mission secrète en Suisse pour vérifier les informations de Mediapart'". Il assure qu'aucune demande "de l'administration fiscale à son homologue suisse" n'a été formulée "avant le déclenchement de la procédure d'assistance administrative internationale le 24 janvier 2013".

Pierre Moscovici va porter plainte contre Valeurs actuelles, fait savoir son entourage. Interrogé jeudi au Sénat sur cette question par le président (UMP) de la commission des Finances, Philippe Marini, le ministre a répondu qu'il était "un ministre intègre", n'ayant "rien à se reprocher"

DLTFTV_MAM_3097375 (Francetv info / LCP)

Acte 3 : deux élus UMP font leurs vérifications au  ministère   

"Compte tenu de la gravité de cette affaire", les présidents UMP des commissions des Finances du Parlement, le député Gilles Carrez et le sénateur Philippe Marini, annoncent qu'ils vont se rendre au ministère de l'Economie jeudi après-midi "afin de vérifier les informations diffusées par Valeurs Actuelles". Gilles Carrez demande aussi solennellement à Pierre Moscovici de bien vouloir être auditionné par la commission des Finances "dans des délais rapprochés".

Après cette "descente" au ministère de l'Economie, Gilles Carrez et Philippe Marini ont finalement jugé "peu probable" que Bercy ait diligenté une mission secrète en Suisse pour enquêter sur un compte détenu par l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac. Les deux se sont cependant déclarés "pas convaincus" par l'ensemble des arguments de Bercy sur ce dossier. 

Acte 4 : Moscovici se félicite qu'ils n'aient rien trouvé

"Ils ont entendu qu'il n'y a eu aucune opération secrète de la part de l'administration fiscale et, évidemment, aucune information qui ait été portée à ma connaissance au mois de décembre 2012." C'est ce qu'a déclaré Pierre Moscovici aux journalistes rassemblés devant son ministère, après la visite de Gilles Carrez et Philippe Marini.

Il se félicite que les deux élus n'aient trouvé "aucun élément venant confirmer les allégations mensongères" de Valeurs actuelles. Et confirme qu'il va porter painte contre l'hebdomadaire. 

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