La fille de Liliane Bettencourt a demandé le "concours" de l'ex-comptable de sa mère en échange de garanties financières
Françoise Meyers-Bettencourt a demandé le "concours" de l'ex-comptable de la milliardaire, Claire Thibout, dans une lettre qui évoque aussi l'indemnité de 800.000 euros versée lors de son licenciement, révèle vendredi Le Figaro.
Pour l'avocat de Mme Thibout, "en aucune façon, cela ne signifie qu'il y a eu un achat du témoignage de Claire Thibout".
Me Antoine Gillot a par ailleurs confirmé l'existence de ce courrier "déjà évoqué à de nombreuses reprises".
Dans ce courrier "confidentiel", daté du 11 juillet 2007, publié par Le Figaro, Mme Meyers-Bettencourt demande à l'ancienne comptable, licenciée en 2008, de lui prêter son "concours". Elle évoque aussi l'indemnité de 800.000 euros qui lui seront versés en cas de licenciement.
Selon Le Figaro, cette lettre a été remise par Mme Thibout à la juge Isabelle Prévost-Desprez, après la découverte par les enquêteurs du versement de deux chèques de 200.000 euros sur le compte de l'ex-comptable.
"Nous pouvons imaginer la situation délicate dans laquelle vous vous trouvez et sommes de ce fait sensibles à votre engagement de nous apporter, le moment venu, votre concours", écrit la fille de l'héritière de L'Oréal, qui souligne que la lettre et son contenu doivent rester "strictement confidentiels".
"Les informations dont vous avez bien voulu nous faire part corroborent nos soupçons", ajoute-t-elle.
Mme Meyers-Bettencourt accuse le photographe François-Marie Banier d'avoir profité de la "faiblesse" de l'héritière de L'Oréal, âgée de 87 ans, pour obtenir près d'un milliard d'euros de dons.
L'avocat de Liliane Bettencourt, Me Georges Kiejman, cité par Le Figaro, voit dans cette lettre "un pacte de corruption".
"Le concours, cela veut dire effectivement qu'elle apporte son aide à Mme Meyers. Mais en aucune façon cela ne signifie qu'il y a eu un achat du témoignage de Claire Thibout", a estimé Me Gillot.
"Au moment où cette lettre a été écrite, Claire Thibout avait déjà livré à Françoise Meyers toutes ses informations sur ce qui se passe au domicile de Liliane Bettencourt. Parler d'un pacte, c'est de l'interprétation, que je conteste formellement", a ajouté Me Gillot.
Le versement de ces indemnités, révélé mi-juillet, a jeté le doute sur le témoignage de l'ex-comptable et sur ses déclarations selon lesquelles la milliardaire avait financé la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
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