Affaire Bettencourt : l'avocat Fabrice Goguel mis en examen

AFFAIRE BETTENCOURT - L'avocat fiscaliste Fabrice Goguel a été mis en examen, jeudi à Bordeaux, pour abus de faiblesse à l'encontre de la milliardaire Liliane Bettencourt, pour des agissements en lien avec l'île d'Arros qu'elle possédait aux Seychelles. Une source proche du dossier a confirmé cette information du quotidien régional Sud Ouest, vendredi 7 septembre.

En 2006, année au cours de laquelle ses facultés intellectuelles se seraient affaiblies, selon les experts, Liliane Bettencourt, avait fait placer Arros dans la Fondation pour l'équilibre écologique, esthétique et humain. Elle avait ensuite doté la Fondation de 20 millions d'euros à la fin 2008, sans doute pour régulariser la situation de cette île vis-à-vis du fisc français. A ce moment-là, Fabrice Goguel était le président de la Fondation, basée au Liechtenstein. 

Fabrice Goguel "n'a commis aucune faute"

Selon Sud Ouest, le juge de Bordeaux Jean-Michel Gentil, en charge de l'enquête concernant les abus au détriment de Liliane Bettencourt, a interrogé Fabrice Goguel, précisément sur son rôle dans le montage dont l'île a fait l'objet.

Car les statuts de la Fondation prévoyaient, au cas où elle n'aurait plus été en situation de remplir sa mission, de faire des donations à certains bénéficiaires, dont l'ami de longue date de la riche héritière, François-Marie Banier. En cas de mort de celui-ci, le bénéficiaire aurait été son compagnon, Martin d'Orgeval, ce qui, selon Sud Ouest, aurait motivé les poursuites visant Fabrice Goguel. François Banier et Martin d'Orgeval ont été mis en examen le 14 décembre 2011, notamment pour abus de faiblesse à l'encontre de Liliane Bettencourt.

"La position de Fabrice Goguel est qu'il considère n'avoir commis aucune faute sur le plan pénal, moral ou déontologique", a déclaré à l'AFP son avocat, Jean Gonthier. "Il a scrupuleusement exécuté les missions que Mme Bettencourt lui a confiées", a ajouté Jean Gonthier. Il a aussi souligné que, lors de ces démarches, "rien ne permettait de douter [du] discernement" de Liliane Bettencourt. Si, comme semble le soupçonner le juge d'instruction, Fabrice Goguel avait cherché à transférer ce bien à François Banier, "il aurait pu le faire beaucoup plus simplement", a encore estimé l'avocat.