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Affaire Guérini : Désir "intransigeant", Aubry moins loquace

La mise en examen jeudi pour "association de malfaiteurs"de Jean-Noël Guérini, qui s'est mis en "congé" du PS sans démissionner de la présidence du conseil général, n'a pas fini de faire des vagues rue de Solférino.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Ségolène Royal, Martine Aubry et Harlem Désir (AFP)

La mise en examen jeudi pour "association de malfaiteurs"de Jean-Noël Guérini, qui s'est mis en "congé" du PS sans démissionner de la présidence du conseil général, n'a pas fini de faire des vagues rue de Solférino.

En particulier dans le camp Aubry, au point que L'Express parlait vendredi de "répartition des rôles".

Harlem Désir, patron du PS par intérim et soutien de Martine Aubry, a affirmé jeudi qu'il serait "d'une totale intransigeance à l'égard de ceux qui voudront porter atteinte à la dignité et à l'intérêt général des socialistes". Il a une nouvelle fois demandé au président du Conseil général des Bouches-du-Rhône à "se retirer du PS et de toutes ses fonctions et responsabilités politiques". Jean-Noël Guérini s'est contenté de se "mettre en congé du PS", sans démissionner de ses fonctions de président du conseil général.

Martine Aubry (candidate à la primaire PS) s'est montré nettement plus prudente dans le ton vendredi matin sur BFMTV : "je ne connais pas ce dossier qui est un dossier personnel". Elle a "appelé au respect de la présomption d'innocence", même si elle a également "souhaité "qu'à partir du moment où il est mis en examen", Jean-Noël "Guérini se mette en retrait du parti comme de ses fonctions de président du conseil général"... Puis elle a interrompu l'entretien au moment où les journalistes allaient l'interroger sur le hiatus entre ses déclarations et celle de son remplaçant provisoire à la tête du PS.

François Hollande (également candidat à la primaire PS), est resté circonspect, saluant "un premier pas". "La bonne décision - et (Jean-Noël Guérini ) n'est pas loin de la prendre - c'est de se mettre en congé de ses responsabilités socialistes et de la présidence du conseil général".

Sans surprise, du côté des six candidats à la primaire, c'est Arnaud Montebourg qui avait depuis longtemps dénoncé "les dérives" de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, qui s'est montré le plus virulent, demandant que Jean-Noël Guérini soit "mis hors d'état de nuire à la réputation du PS". Et d'ajouter : "Il est parfaitement possible que la direction du PS réunisse les conseillers généraux socialistes des Bouches-du-Rhône et leur propose de voter une motion de destitution de leur président". Un tel "coup de force" de Solférino serait une première, selon la fédération départementale. Celle-ci a annoncé jeudi soir une nouvelle direction collégiale conformément aux préconisations de la commission d'enquête du PS déclenchée par le rapport Montebourg.

A droite, Jean-François Copé a stigmatisé une nouvelle fois vendredi matin sur i-télé "la loi du silence qui, pendant près de dix ans, a conduit les responsables successifs du PS, M. Hollande d'abord, Mme Aubry ensuite, à se mettre un masque pudique pour ne jamais aborder cette question". Un angle d'attaque contre les deux candidats socialistes à l'Elysée qui avait déjà servi le week-end dernier au campus UMP à Marseille. On y trouvait même des tracts appelant ... à voter Montebourg à la primaire PS.

Voir le reportage des correspondants de France 2 à Marseille, Nicolas LUISET et Christophe La Rocca, diffusé ce vendredi matin :

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