Affaire Bygmalion : le procès sur le financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy reprend aujourd'hui
L'ex-président et 13 autres prévenus comparaissent devant le tribunal judiciaire de Paris pour "financement illégal de campagne électorale".
Il devait avoir lieu en mars mais a été reporté car l'un des principaux avocats souffrait du Covid-19 : le procès Bygmalion sur le financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 débute jeudi 20 mai au tribunal judiciaire de Paris. L'ancien président et 13 autres prévenus – des cadres de l'UMP, de l'équipe de campagne et des dirigeants de la société Bygmalion qui ont organisé les meetings du candidat Sarkozy en 2012 – comparaissent à la barre. Sur cette affaire, c'est tout un système de fausses factures qui a été mis au jour.
Nicolas Sarkozy part bas dans les sondages en 2012. Il mise sur des meetings grandioses pour rattraper son retard. Il y en aura 44 au total, en seulement deux mois et demi. Au fil des semaines, les factures de la société Bygmalion s'accumulent... Sauf qu'on ne dépense pas à l'infini dans une campagne. Le plafond des dépenses autorisées, de 22,5 millions d'euros, est vite atteint : 42,8 millions d'euros. Pour masquer tout ce qui dépasse, Bygmalion accepte de facturer à l'UMP de fausses conventions.
Un secret qui finira par être révélé deux ans plus tard, avec des fuites dans la presse puis les larmes en direct sur BFMTV de Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne. Il déballe tout, reconnaît sa faute mais ne veut pas être seul à assumer. Deux responsables de Bygmalion reconnaissent dans la foulée également ce maquillage des comptes. C'était cela où on craignait que notre entreprise coule diront-ils.
Jean-François Copé ne sera pas entendu comme témoin
Qui connaissait cette fraude, qui en a décidé ? Certaines langues se délieront peut-être à l'audience. Jean François Copé, ex-secrétaire général de l'UMP, ne sera entendu que comme témoin. Il a été innocenté au cours de l'instruction.
Nicolas Sarkozy, prévenu, répète que cela ne relevait pas de son niveau, qu'en tant que président et candidat à sa succession il n'allait pas éplucher des cartons de facture. Déjà condamné dans l'affaire des "écoutes" à trois ans de prison dont un ferme, il encourt un an de prison et 3 750 euros d'amende.
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