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A son tour, François Hollande s'inquiète de spéculation sur la dette française

Vendredi 13 avril, dans un entretien à Médiapart, François Hollande s'inquiète de la mise en place lundi 16 avril, d'un contrat à terme sur les obligations françaises par le groupe Eurex. Il demande aux autorités allemandes d'annuler cette procédure.
Article rédigé par Francetv 2012
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François Hollande en déplacement en Auvergne (PATRICK KOVARIK / AFP)

Vendredi 13 avril, dans un entretien à Médiapart, François Hollande s'inquiète de la mise en place lundi 16 avril, d'un contrat à terme sur les obligations françaises par le groupe Eurex. Il demande aux autorités allemandes d'annuler cette procédure.

Eurex, spécialiste des produits dérivés et filiale du groupe boursier allemand Deutsche Börse, doit lancer lundi un contrat à terme sur les obligations d'Etat françaises de long terme.

Il s'agit d'un instrument permettant à un investisseur d'acheter un titre à un prix fixé à l'avance pour un règlement effectif à une date ultérieure.

Inquiètudes politiques

Cette perspective inquiète les candidats à l'élection présidentielle. Le dernier en date à s'élever contre cette possibilité est François Hollande. Dans un entretien à Médiapart, vendredi soir, le candidat socialiste souhaite que les autorités allemandes annulent ce contrat, même s'il estime qu'il n'est "pas une agression contre la France mais une spéculation encouragée au détriment des pays qui peuvent être concernés".

Plusieurs partis politiques, dont le Front de gauche, Europe Ecologie-Les Verts et le Front national,tout comme Jacques Cheminade ou Nicolas Dupont-Aignan, y voient un outil pour favoriser la spéculation contre la dette française à la veille de la présidentielle et accusent les autorités financières et politiques de laisser faire.

Impuissance ?

M. Hollande a relevé, en référence à des propos de Jean-Pierre Jouyet qui est un de ses proches, que "le président de l'Autorité des marchés ici en France (l'AMF, ndlr) a dénoncé cette introduction". M. Jouyet a estimé que cette introduction n'était "pas un bon signal" dans le contexte actuel.

Alors qu'une journaliste lui objectait que les autorités allemandes n'avaient pas le pouvoir d'annuler cette introduction, le candidat socialiste a répondu: "C'est tout l'enjeu de ce que nous devons faire à l'échelle de l'Europe. Est-ce que nous devons laisser faire librement la spéculation?", a-t-il demandé.

D'après lui, il y a "un certain nombre de produits financiers qui devraient être purement et simplement interdits, ceux qui ne sont pas liés à la couverture d'un risque réel. Quand le produit lui-même est détaché de la valeur d'un bien, il n'a pas à être mis comme enjeu de la spéculation".

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