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A Oradour-sur-Glane, Manuel Valls s'en prend à l'extrême droite

Présent dans le village martyr du Limousin pour commémorer les 70 ans du massacre, le Premier ministre a prononcé un discours critique à l'égard des "idéologies de mort".
Article rédigé par Agathe Ranc
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (642 personnes ont été tuées à Oradour-sur-Glane par les troupes de la Waffen SS, le 10 juin 1944  © MAXPPP / EPA / Yoan Valat)

En visite à Oradour-sur-Glane Valls pour commémorer le 70e anniversaire du massacre de 642 civils par les nazis en 1944, Manuel Valls a adressé dans son discours un message aux "petits agitateurs de la mémoire " de l’extrême droite révisionniste et aux  "idéologies de mort " qui "rôdent ".

"Nous le savons bien, nous le voyons trop : elles n'ont pas disparu. Elles sont là. Elles rôdent. Elles embrigadent ", a déclaré le Premier ministre. "Elles poussent des individus, parfois très jeunes, à s'enrôler, à prendre les armes, à frapper au hasard, à tuer ."

"Les fanatismes, les radicalismes ont toujours leur chef, leur doctrine qui appellent à semer la terreur, à n'avoir aucune considération pour la vie humaine ou les populations civiles ", a-t-il fait valoir, appelant à "ne rien céder " et à "la vigilance absolue face au retour de la barbarie ".

"On ne calomnie pas l'histoire de France"

Manuel Valls s'en est également pris "aux nostalgiques de la Collaboration " avec leurs "mots perfides ", dans un contexte de percée de l'extrême droite européenne, et après la polémique sur une phrase de Jean-Marie Le Pen à propos d'une "fournée " visant le chanteur Patrick Bruel, de confession juive.

 "Quand on aime la France, on ne salit pas ce pour quoi tant de Français ont donné leur vie. Quand on aime la France, on ne calomnie pas son histoire ", a lancé le Premier ministre devant quelques centaines de personnes venues se recueillir. Accompagné par le secrétaire d’Etat aux anciens combattants et à la Mémoire, Kader Arif, il a déposé une gerbe de fleurs au Centre de la mémoire. 

Robert Hébras, l'un des deux derniers survivants du massacre, a regretté que François Hollande ne soit pas présent pour les 70 ans du massacre. Interrogé par l'AFP, il a précisé être  "ravi " de la présence de Manuel Valls, même s'il aurait "aimé que le président de la République vienne ". Lundi, comme en 2012 et 2013, le président s'est rendu à Tulle, en Corrèze, pour un hommage aux 99 hommes pendus par les nazis aux lampadaires de la ville,  il y a 70 ans.

La cérémonie d'Oradour vient fermer un cycle de commémorations du mois de juin 1944, entamé vendredi avec le 70e anniversaire du Débarquement en Normandie.

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