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A Marseille, des militants PS n'acceptent pas le retrait de la liste

En Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA), Marion Maréchal-Le Pen a réuni plus de 40% des voix, se plaçant loin devant le candidat Les Républicains Christian Estrosi (26,48%) et le socialiste Christophe Castaner (16,59%). Pour faire barrage au Front National, la direction du PS a demandé à sa liste de se retirer. Une décision qui passe très mal auprès de certains militants.
Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Christophe Castaner, tête de liste pour le PS en PACA, a annoncé son retrait dimanche soir © MaxPPP)

"Abasourdi". C'est le premier adjectif qui est tombé des lèvres des militants réunis hier soir à la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône. Une seule image, celle de la députée Marie-Arlette Carlotti, ancienne ministre de Jean-Marc Ayrault, notant les résultats qui remontaient peu à peu et qui retenait ses larmes de peur de mouiller son cahier à petits carreaux.

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"Séisme" , "catastrophe" , ces mots-là sont venus très vite après. Se retirer, c'était la seule attitude responsable, estime le socialiste Yannick Ohanessian : "C'est la meilleure décision qu'on ait prise : aujourd'hui, Marion Maréchal-Le Pen est à la limite de pouvoir gagner cette région PACA, c'est une catastrophe !"

Sauf qu'hier soir, le candidat PS Christophe Castaner a pris très vite la parole après 20 heures et appelé ses partenaires de gauche, partis en ordre dispersé, à venir discuter pour prendre la meilleure décision "ensemble". Finalement, vers 22 heures, c'est de Solférino que le couperet est tombé : Paris a annoncé le retrait de la liste, au grand dam des partisans socialistes. 

Voter Estrosi, "impensable" pour les militants PS

"On est trahis, regrette une militante. J'aurais mieux accepté cette décision si elle venait de nos cadres à Marseille." Fadela Aoummeur, maire-adjointe à Miramas, se dit convaincue que le retrait ne fera pas barrage au Front national :

"Les gens de gauche n'iront pas voter cette fois-ci, ils resteront à la maison. Parce que pour eux, Marion Maréchal-Le Pen ou Christian Estrosi, c'est la même chose."

Fadela Aoummeur, maire-adjointe à Miramas : "Estrosi ou Maréchal-Le Pen, c'est la même boutique"

Et cela, elle est loin d'être la seule à le penser : "J'irai voter, mais je voterai blanc , confie un militant. Me demander d'aller voter Estrosi, c'est impensable. Je m'en fous de Cambadélis, moi ! C'est lui qui vit à Marseille ?" Pour lui, comme d'autres militants des quartiers nord, il fallait se maintenir : un sursaut de mobilisation au second tour, voilà ce sur quoi il fallait miser.

Le nombre d'adhérents au PS pourrait s'effondrer

Lyece Choulak, secrétaire fédéral en charge du logement et des quartiers populaires, espère maintenant un renouveau : "Il faut laisser la place maintenant à une nouvelle génération, à une nouvelle façon de faire de la politique". Et d'ajouter :

"Si on en est arrivés là, c'est bien à cause de nos mentors. Les dinosaures qu'on a appelés pour délibérer à notre place, ils ne représentent qu'eux."

Lyece Choulak, secrétaire fédérale en charge du logement à Marseille : "Il faut laisser la place à une nouvelle génération"

En attendant, ce que beaucoup craignent ici, c'est tout simplement un effondrement du nombre d'adhérents. 

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