A l'Elysée, Hollande coûte moins cher au contribuable que Sarkozy
En 2013, le budget de l'Elysée était 8,6% moins élevé qu'en 2011.
Les contribuables ne devraient pas s'en plaindre : le train de vie de l'Elysée diminue. En 2013, le budget de la République s'est élevé à 101,1 millions d'euros, en baisse de 10 millions par rapport au budget 2011 (soit - 8,6%), révèle le député PS René Dosière, spécialiste des dépenses publiques.
Dans un document publié sur son site internet, mercredi 8 octobre, il détaille les différents postes de dépenses, et les économies réalisées.
Les transports ont coûté 19% moins cher
Le député picard souligne que les dépenses liées aux déplacements du chef de l'Etat ont baissé, en 2013, de 19% par rapport à 2011, à 14,7 millions d'euros en 2013, notamment grâce à "une réduction de la taille des délégations, l'utilisation de modes de transport plus économiques (train, voiture, avion plus modeste...) et des prestations plus modestes en matière d'hébergement, de restauration, de réception".
"En France, François Hollande a effectué 56 déplacements pour un coût de 2,3 millions, soit un coût moyen de 41 000 euros par déplacement. En 2011, les 77 déplacements de Nicolas Sarkozy avaient coûté 9,7 millions, soit 126 000 euros par déplacement", observe René Dosière dans son étude. A l'étranger, la différence est plus modeste : 293 000 euros pour un voyage de François Hollande, contre 320 000 pour Nicolas Sarkozy.
La masse salariale a fléchi de 1%
Poste budgétaire le plus important de l'Elysée, la masse salariale a fléchi de 1,7%, du fait d'une diminution des effectifs, qui sont passés de 882 en 2011 à 836 personnes fin 2013. Son enveloppe de plus de 69 millions d'euros correspond aux traitements du président, de ses collaborateurs de cabinet, et du personnel affecté à l’Elysée.
"La rémunération du président de la République s’élève à 14 910 euros bruts, en diminution de 30% par rapport à celle de son prédécesseur", souligne René Dosière.
Celles de ses collaborateurs les plus proches ont également connu une diminution sensible, ajoute-t-il. Et de préciser : "En 2011, 28 rémunérations dépassaient 10 000 euros, la plus élevée atteignant 20 415 euros. En 2012, seules 20 rémunérations dépassaient 10 000 euros, la plus élevée atteignant 12 998 euros, (soit -36%)."
Les dépenses de fonctionnement ont diminué de 26%
Les dépenses de fonctionnement ont baissé de 26%, du fait notamment d'un recours accru à la mise en concurrence à travers les marchés publics, une réduction du parc automobile, ou encore de la suppression de tout sondage. Plus anecdotiques, les achats de fleurs ont fondu de moitié, passant de 200 000 à 100 000 euros entre ces deux années.
René Dosière rappelle aussi que l'Elysée a mis aux enchères, en 2013, 10% de sa cave (soit 1 200 bouteilles). "Parmi les bouteilles proposées à la vente, on compte de belles cuvées en champagnes – Krug, Salon -, en bordeaux – Petrus, Margaux, Yquem, Latour, Mouton Rothschild, Ausone, Haut-Brion, Angélus, Cheval-Blanc -, en bourgogne – Domaine de la Romanée-conti, Pommard, Montrachet, Volnay."
La vente a rapporté 500 630 euros à la Présidence : une moitié a été versée à l’Etat. L'autre moitié a servi à renouveller la cave de l'Elysée.
Nouvelle baisse pour 2015
Pour 2015, le budget de l'Elysée est prévu en légère baisse, à 100,2 millions d'euros (contre 101,9 millions programmés en 2014). Le budget effectivement réalisé, souvent inférieur au budget prévu, devrait passer sous la barre symbolique des 100 millions.
La Cour des comptes avait souligné, en juillet, dans son rapport annuel sur la gestion financière de l'Elysée, que des efforts ont été accomplis, mais que des progrès étaient encore possibles, notamment dans le domaine des achats. René Dosière, lui, affirme n'être "pas sûr qu'on puisse encore faire des réductions de dépenses très fortes, à l'exception peut-être d'économies de personnels".
Le député estime que "deux progrès significatifs restent à accomplir". D'abord l'élaboration d'un règlement comptable et financier "conforme aux procédures applicables à l'ensemble des services de l'Etat". Ensuite, "la publication intégrale des comptes de l'Elysée (prenant en considération les éventuels impératifs de sécurité et de confidentialité) à l'exemple de l'Assemblée nationale."
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