A Bastille, les drapeaux de la polémique

La célébration de la victoire de François Hollande, le 6 mai place de la Bastille a suscité la polémique. Nadine Morano (UMP) et Louis Aliot (FN) ont ainsi pointé du doigt le nombre, trop élevé selon eux, de drapeaux étrangers présents dimanche soir.

C'est la première polémique post-élection présidentielle. Une question de couleur de drapeaux, dimanche soir, place de la Bastille où les supporters de François Hollande fêtaient le succès sur Nicolas Sarkozy. La ministre UMP de l'Apprentissage Nadine Morano et le vice-président FN Louis Aliot ont relevé chacun de leur côté la présence de "beaucoup de drapeaux étrangers" parmi les supporteurs de François Hollande à Paris.

"J'ai été hier assez surpris de voir autant de drapeaux étrangers saluer la victoire de M. Hollande. Ce sont ces mêmes drapeaux étrangers qu'on avait vu saluer la victoire de M. Sarkozy et déjà de Jacques Chirac en 2002", a affirmé M. Aliot sur France Info.

Le "drôle de sentiment" de Nadine Morano

Le compagnon de Marine Le Pen a aussi relevé "beaucoup de drapeaux algériens notamment, ce qui prouve bien que la communautarisation de la société française n'est pas une vue de l'esprit mais une réalité".
Un peu plus tard sur Europe 1, Nadine Morano a parlé d'un "drôle de sentiment" en voyant "la place de la Bastille avec très peu de drapeaux bleu, blanc, rouge, beaucoup de drapeaux rouges, et puis également beaucoup de drapeaux étrangers".

"Quand je vois ça, ça ne me rassure pas beaucoup et je me dis (...) quelle est la France qu'on va nous construire avec le droit de vote des étrangers ?", a-t-elle poursuivi, visant la proposition de François Hollande d'accorder le droit de vote aux étrangers aux élections locales à partir de 2014.

"Alliance de la haine" selon le PCF

"Ce n'est pas à Nadine Morano d'expliquer qui est Français et qui ne l'est pas", a réagi le directeur de la communication de François Hollande, Manuel Valls sur Europe 1.

"Il y a un sentiment de double appartenance qui existe", a ajouté le Catalan, natif de Barcelone et homme fort de la campagne de François Hollande, rappelant qu'il avait choisi la nationalité française: "moi ce qui m'a pris aux tripes totalement c'est cette Marseillaise entonnée par des dizaines de milliers de citoyens".

Dans une attaque beaucoup plus frontale, le PCF a accusé la ministre UMP et le responsable FN de poursuivre "l'alliance de la haine" pour préparer "le terrain à une recomposition à droite toute": Il ne s'agit pas simplement de postures électoralistes mais bel et bien d'une orientation sur le fond".

Possible ministrable, la députée PS Marisol Touraine, a déploré que Nadine Morano soit "inutilement agressive et ne (fasse) jamais dans la demi-mesure".