A Ajaccio, François Hollande contre-attaque sur la sécurité
Cinq jours après la tuerie de Toulouse, François Hollande a montré samedi à Ajaccio qu'il entendait bien répliquer à Nicolas Sarkozy sur les thèmes du "candidat sortant" comme la sécurité ou le terrorisme.
[Envoyé spécial] "Je suis venu vous parler de la France et de la Corse a un moment où notre pays a été frappé par une tragédie", a déclaré samedi François Hollande à Ajaccio.
Lors d'un meeting en plein air, sous le doux soleil d'Ajaccio, le candidat socialiste à l'Elysée a affirmé devant plusieurs milliers de personnes, que la "République c'est d'abord le droit à la sécurité". Il a directement critiqué le chef de l'Etat en lançant qu'il ne fallait pas seulement se "satisfaire d'effets d'annonce" ou "inventer des lois à chaque circonstance".
"La sécurité, première des libertés"
"La sécurité est une inquiétude lancinante, une colère même. Parce que la sécurité, c'est la première des libertés. Quand un territoire comme le vôtre est à ce point exposé aux violences, aux assassinats, oui, ce territoire exige de l'Etat une sécurité effective. Comment puis-je admettre ici même qu'il y ait eu depuis cinq ans 20 homicides par an, 100 depuis le début du quinquennat ? Pour la seule année 2011, 22 homicides et 16 tentatives — record en France, et si je regarde au-delà de la France, hélas, record européen ! Comment l'admettre ?", a continué François Hollande.
"Et ils viendraient nous faire des leçons sur la question de la sécurité", a-t-il ajouté.
François Hollande a évoqué un "renforcement des moyens de la police et de la gendarmerie ici en Corse", a-t-il annoncé aux habitants d'Ajaccio réunis sur la place Foch. Le candidat socialiste a aussi redit sa volonté d'"engager une nouvelle étape de la décentralisation". Il a aussi annoncé l'adoption de la charte de 2002 sur les langues régionales.
"Rien ne nous atteindra"
Comme en réponse aux propos attribués à Nicolas Sarkozy dans le supplément du Monde de samedi, disant de François Hollande qu'il est "nul", le député de Corrèze a souligné : "les caricatures, la polémique, les attaques personnelles, rien ne nous atteindra". Dans la journée il avait déjà répondu sur cette question aux journalistes en disant que "nul, ça se rapporte toujours à celui qui l'utilise".
Sans toutefois citer le président sortant, François Hollande a attaqué le style présidentiel. M.Hollande a parlé de "médiocrité" et a indiqué qu'il fallait "montrer du respect et de la considération, c'est ce qui nous a manqué pendant cinq ans". "La politique c'est de faire des promesses et de les tenir", a-t-il ajouté.
Avant de tenir meeting, entouré des responsables politiques de l'île, Paul Giacobbi ou Emile Zuccarelli, tous deux radicaux de gauche, le candidat socialiste a pris plaisir à parcourir les rues d'Ajaccio, en saluant les passants.
"Le candidat sortant a peur du changement"
Sur fond de mer, François Hollande a donc décidé de répliquer à Nicolas Sarkozy qui entend replacer la sécurité au coeur de la campagne. "L'élection présidentielle, c'est toujours la confrontation entre la peur et l'espoir. Le candidat sortant a peur : « peur du changement », a dit le candidat socialiste.
"Nous ne refusons pas le débat, ni le combat et sommes prêts à répondre sur cette question de la sécurité", nous a d'ailleurs précisé Bruno Le Roux, un des porte-parole de François Hollande, présent en Corse.
A un mois du premier tour, la campagne s'est indéniablement durcie. Reste à savoir si le thème de la sécurité demeurera central dans la campagne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.