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A 100 jours du scrutin, la campagne d'Eva Joly ne rebondit pas, malgré des propositions concrètes

La campagne d’Eva Joly ne parvient pas à décoller à 100 jours du premier tour de l’élection présidentielle. Elle a affirmé qu’elle "ne baissera pas les bras", vendredi 13 janvier, mais la candidate écologiste ne suscite pas l’engouement. Loin de là.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Eva Joly, lors de son déplacement à Alizay (Eure) vendredi 13 janvier (AFP PHOTOKENZO TRIBOUILLARD)

La campagne d'Eva Joly ne parvient pas à décoller à 100 jours du premier tour de l'élection présidentielle. Elle a affirmé qu'elle "ne baissera pas les bras", vendredi 13 janvier, mais la candidate écologiste ne suscite pas l'engouement. Loin de là.

Les choses ne vont pas fort pour Eva Joly. A 100 jours de l'élection présidentielle, la campagne de la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) patine.

Même au sein du parti, on commence à douter du bien-fondé de sa candidature. Daniel Cohn-Bendit a déclaré vendredi sur RMC qu'il pourrait être tenté de voter pour le candidat socialiste, et non pour Eva Joly, s'il était citoyen français.

"Quand on voit la montée de Marine Le Pen, il est bien possible aussi qu'au dernier moment je vote utile. Et pour moi c'est François Hollande", a estimé le député européen.

En réponse, l'ancienne magistrate, a assuré qu'elle "ne baissera pas les bras".

Fébrilité au sein d'EELV

Daniel Cohn-Bendit est un opposant de longue date à une candidature écologiste à l'élection présidentielle en France. Comme d'autres au sein du parti, il préfère se concentrer sur les élections législatives de juin 2012.

Le but : obtenir un maximum de sièges à l'Assemblée nationale, dans le sillage d'une éventuelle victoire de la gauche à la présidentielle.

Avec des intentions de vote ne dépassant pas les 3,5%, d'après les derniers sondages, l'inquiétude gagne les rangs d'EELV.

"Poser des thèmes de fond, quitte à aller à contre-courant"

"Tout le monde fait semblant d'être discipliné mais tout le monde s'interroge, confiait un dirigeant du parti cité par Libération, mercredi. La campagne n'est pas lisible. Eva n'est pas audible."

Face à cette situation, l'équipe de campagne de la candidate s'est réunie pour un "séminaire stratégique".

La décision a été prise d'"interpeller les électeurs sur quelques mesures qui incarnent les politiques écologistes" comme l'énergie, l'emploi et l'égalité, expliquait Sergio Coronado, lundi.

Depuis, le directeur de campagne de la candidate EELV n'a de cesse de le répéter : "il faut imprimer des propositions, qui marquent et qui font sens pour les électeurs parce qu'elles correspondent à leurs attentes."

Mais cela suffira-t-il à faire rebondir la campagne d'Eva Joly ?

La question n'est pas là pour le franco-chilien, qui balaie les résultats des sondages du revers de la main et défend la pertinence d'une candidature écologiste à l'élection présidentielle.

" L'écologie a franchi un seuil, ce n'est plus une niche, affirme Sergio Coronado. Le rôle [de la candidature d'Eva Joly], c'est de poser des thèmes de fond, quitte à aller à contre-courant."

Eva Joly propose, donc elle s'expose

La candidate EELV s'est rendue à Alizay (Eure) vendredi pour parler emploi. Elle a promis la création d'un million d'emploi d'ici 2020 en France grâce à ce qu'elle nomme la transition "verte".

"La réponse des écologistes pour créer un million d'emplois, c'est l'économie verte et le vivre-mieux, c'est l'économie de proximité, c'est le retour du long terme dans l'économie par la rénovation du dialogue social", a-t-elle lancé, après la visite d'une usine normande menacée de fermeture.

A 100 jours du scrutin, Eva Joly est une des rares candidates à formuler des propositions concrètes et chiffrées.

Pour autant, ses annonces ne remportent pas l'adhésion populaire. Accorder des jours fériés aux juifs et aux musulmans, proposition faite mercredi soir lors d'une nuit de l'égalité à Paris, n'a pas eu l'effet escompté.

Elle a même été jugée "inopportune" vendredi par le Conseil français du culte musulman (CFCM) qui s'est prononcé contre "l'invitation des religions dans les débats des campagnes électorales".

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