2e tour : la gauche bien partie pour devenir majoritaire dans le sillage de François Hollande
La gauche semble bien partie pour remporter dimanche le second tour des législatives, qui pourraient se traduire par une majorité à l'Assemblée nationale pour le PS et ses proches alliés, selon les projections de plusieurs instituts.
Si l'on en croit les projections de plusieurs instituts de sondage, la gauche devrait remporter dimanche 17 juin le second tour des élections législatives. Le PS et ses proches alliés (sans EELV et le Front de gauche) pourraient obtenir seuls la majorité à l'Assemblée nationale.
Le PS (avec alliés proches) aura-t-il seul la majorité ?
Sauf coup de théâtre, le Palais-Bourbon sera doté d'une majorité de gauche - ce que souhaitent 59% des Français, selon un sondage de Harris Interactive - ce qui évitera une cohabitation entre François Hollande et un gouvernement de droite.
L'incertitude porte sur les contours de la majorité qui sortira de ce quatrième rendez-vous des citoyens en deux mois avec les urnes.
Si le Parti socialiste et ses proches alliés radicaux de gauche ou divers gauche, détiennent à eux seuls plus de la moitié des sièges, cela laissera les coudées franches au chef de l'Etat et son premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Combien de députés pour EELV et le Front de gauche ?
Si au contraire, le parti du président doit composer avec les écologistes, et avec le Front de gauche, qui espèrent chacun pouvoir constituer un groupe parlementaire, le jeu politique sera plus compliqué pour le président de la République dans les cinq années à venir, face aux orages économiques et européens annoncés.
Plusieurs instituts de sondages (Ifop, Opinion Way, TNS Sofres) prévoient une majorité absolue pour le PS et ses plus proches alliés de gauche, mais deux autres (Ipsos et Harris Interactive) n'excluent pas qu'ils ne fassent que la frôler.
Le tweet d'encouragement de Valérie Trierweiler à l'adversaire de Ségolène Royal à La Rochelle n'aurait donc pas d'impact sur le verdict des urnes.
Avantage à la gauche et forte abstention au premier tour
Le scrutin de dimanche dernier, frappé d'un taux record d'abstention (42,7%) a permis l'élection de seulement 36 des 577 députés (541 sièges restent donc à pourvoir), a donné l'avantage à une gauche dominée par les socialistes: 46,7%, dont 34,4% pour le PS et les divers gauche, 5,4% pour EELV et 6,9% pour le Front de gauche.
Avec 34,1%, la droite parlementaire (l'UMP et ses alliés centristes et divers droite) a réussi à limiter la casse, quasi inévitable après la défaite
de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, mais a été confrontée à la bonne tenue du Front national qui, avec 13,6%, a réalisé un de ses meilleurs scores à des législatives.
Le "ni-ni" de l'UMP
L'UMP a choisi de répondre à la pression de l'extrême droite par le "ni-ni": ni Front national, ni Front républicain avec la gauche.
Mais elle a ses brebis égarées: entre autres, un de ses candidats s'est retiré dans les Bouches-du-Rhône, facilitant la tâche du FN face à la gauche, un de ses députés sortants dans le Val-d'Oise a reproduit un appel de la candidate FN à voter en sa faveur.
34 triangulaires dont 28 avec le FN
28 triangulaires UMP-gauche-FN sont au programme. On compte en outre six combats à trois sans présence du FN, comme à Pau, où le président du MoDem, François Bayrou, est en grande difficulté.
Combien d'élus FN ?
Dans les 20 circonscriptions où la droite a été éliminée, laissant aux prises le Front national et la gauche, l'UMP refuse de choisir, malgré quelques mots d'ordre locaux différents. Ainsi, à Hénin-Beaumont, le candidat UMP a implicitement appelé à voter pour le socialiste Philippe Kemel.
Dans cette circonsrciption (la 11e Marine Le Pen, forte de l'élimination au premier tour de Jean-Luc Mélenchon, peut gagner la 11e circonscription du Pas-de-Calais (Hénin-Beaumont), et entrer à l'Assemblée nationale, peut-être aux cotés d'une poignée de ses partisans, comme l'avocat Gilbert Collard, dans le Gard, ou sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, dans le Vaucluse.
Le combat fratricide de La Rochelle
A gauche, le combat fratricide à la Rochelle entre Ségolène Royal et le dissident socialiste Olivier Falorni, soutenu plus ou moins ouvertement par une partie de la droite, n'a fait que dégénérer au fil de la semaine. Deux sondages donnent la candidate à la présidentielle de 2007 battue dimanche, ce qui la priverait de la présidence de l'Assemblée nationale qu'elle revendique depuis des mois.
Paradoxalement, le psychodrame de la Rochelle, comme les polémiques autour du Front national, éclipsent les classiques duels gauche-droite, qui constituent pourtant le lot commun de la plupart des circonscriptions et seront déterminants pour la couleur politique de l'Assemblée.
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