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14 juillet : le Syrien Al-Assad dans la tribune présidentielle ?

La cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement qui seront à Paris le 13 juillet pour le lancement de l'Union pour la Méditerranée ont été invités à participer à la fête nationale. Y compris le Syrien Bachar al-Assad, confirme l'Elysée. Une nouvelle preuve du rapprochement entre Paris et Damas qui embarrasse Washington et inquiète le Liban.
Article rédigé par franceinfo
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Bachar al-Assad dans la tribune présidentielle, assistant au défilé des armées françaises sur les Champs-Elysées le 14 juillet prochain. Inimaginable il y a encore un an, la présence à la fête nationale française de l'homme fort du régime de Damas, traité en paria par la communauté internationale, fait polémique.

L'Elysée tente ce matin de calmer les esprits : oui, le président syrien est bien invité aux cérémonies, mais il ne s'agit en aucun cas d'un traitement de faveur. Tous les chefs d'Etat et de gouvernement présents à Paris le 13 juillet, pour le lancement de l'Union pour la Méditerranée, ont "reçu la même lettre", assure la présidence, les invitant à rester le lendemain. L'Elysée déclare par ailleurs que Bachar al-Assad n'a pas encore confirmé sa présence.

Spectaculaire virage diplomatique

Reste que l'annonce confirme le spectaculaire virage diplomatique amorcé par la France à l'égard de la Syrie. A la fin de l'année dernière, Nicolas Sarkozy avait décidé de reprendre le dialogue avec Damas. Dialogue rompu par son prédécesseur en 2005, lorsque la Syrie avait été mise au ban de la communauté internationale en raison de son implication dans l'assassinat de l'ex Premier ministre libanais Rafic Hariri et de sa mainmise sur le Liban.

Depuis, Nicolas Sarkozy et Bachar al-Assad se sont parlé au téléphone, des émissaires français ont été envoyés à Damas et le ministre syrien de la Culture était en début de semaine à Paris.

"Une honte pour le peuple français"

Ce nouveau geste de Paris à l'égard de la Syrie est accueilli avec beaucoup d'inquiétude au Liban : le leader druze Walid Joumblatt a même qualifié une telle invitation de "honte pour le peuple français".

Le gouvernement américain a lui fait part de son scepticisme, la secrétaire d'Etat Condoleeza Rice espérant que "la France transmettrait le bon message à la Syrie".

Quant aux responsables politiques français, ils ne cachent pas leur manque d'enthousiasme. Le patron du PS François Hollande a estimé que la présence de Bachar al-Assad "aux côtés de Nicolas Sarkozy lorsque les troupes françaises défileront" était un "symbole fâcheux" vis-à-vis du Liban. François Bayrou avait lui appelé à "réfléchir
avec beaucoup de soin" avant d'inviter l'homme fort de Damas.

Céline Asselot

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