Exposition : "GAME, le jeu vidéo à travers le temps", présentée par la Fondation EDF à Paris jusqu’au 27 août 2017
Regarder. Jouer. Avec une soixantaine de jeux présentés, dont la moitié jouable, l’exposition GAME invite les visiteurs à remonter le temps pour découvrir les évolutions et les révolutions d’un secteur qui génère aujourd’hui des dizaines de milliards d’euros chaque année sur toute la planète.
Le jeu vidéo se regarde désormais autant qu’il se joue, mais comment est-il entré dans notre quotidien ? Comment en est-on arrivé à le consommer sans même une manette à la main ? C’est ce chemin qu’emprunteront les visiteurs dans un décor empreint de l’univers visuel et plastique du jeu vidéo. Confiée à Jean Zeid, journaliste spécialisé, l’exposition propose un dialogue entre générations.
Les plus jeunes peuvent ainsi expliquer " leur" jeu vidéo aux parents et ces derniers joueront avec eux aux souvenirs ludiques de leur enfance : bornes d’arcades d’antan avec par exemple la machine OutRun en version Deluxe, consoles de salon de différentes époques, Game Boy géante interactive, espace dédie a l’esport, histoire des youtubeurs, réalité virtuelle avec une balade dans le ciel de Paris. Ses mille visages sont à voir dans l’exposition GAME !
Un parcours de visite en trois étapes
Le parcours se déroule sur trois espaces avec une chronologie à rebours, de la réalité virtuelle à la préhistoire du jeu vidéo, en passant du côté des mascottes de cette industrie ou de quelques bornes emblématiques de l’âge d’or des salles d’arcade, une balade composée d’une succession de thématiques pour jouer et comprendre le phénomène dans toutes ses composantes, artistique, ludique, sociétale ou industrielle.
L’exposition s’ouvre ainsi par un premier espace dédié à ce jeu vidéo qui se regarde et notamment l’histoire des youtubeurs et de ce qu’on appelle le Let’s Play, ces parties commentées qui ont acquis un large succès d’audience sur les plateformes de vidéos en ligne. Dès l’entrée, c’est un écran géant qui propose une version jouable de Uncharted 4 : A Thief’s End, une aventure visuellement impressionnante, le premier jeu Instagram dont on a envie de photographier tous les décors, beau comme un film hollywoodien. L’explosion des jeux mobiles est aussi évoquée avec une Game Boy reconstituée et un Tetris jouable qui n’a pas pris une ride. Et puis, quatre versions jouables de la simulation de football FIFA, de 1993 à 2016, dévoilent une caractéristique inédite dans l’histoire de ce media : il peut montrer le temps. Les quatre épisodes canoniques de cette série sont présentés comme autant de marqueurs temporels témoignant de l’évolution des images et techniques. L’impressionnante borne Dance Dance Revolutionconvie le public à mêler danse et rythme sur une piste interactive et pourquoi pas jouer en freestyling c’est-à-dire en créant son propre style.
La deuxième partie de l’exposition se situe à l’étage et est entièrement jouable. Il s’agit d’un retour interactif vers le passe pour mieux saisir le présent. Un voyage qui débute dans la préhistoire vidéoludique, dans ces laboratoires de scientifiques ou fut inventé le jeu vidéo il y a plus d’un demi-siècle. Cette autre histoire, celle des mathématiciens, des physiciens, des ingénieurs et des chercheurs, sera proposée pour la première fois lors d’une exposition à travers quatre jeux, OXO, Tennis for two, Spacewar! et Ping-pong. Le prototype de la première console de salon de l’histoire, la Brown Box sera également présente à côté d’une borne cocktail de Pong jouable à deux.
La dernière partie, au sous-sol, propose au grand public plusieurs expériences, notamment celle dédiée à la réalité virtuelle. Dans le ciel de Paris, le jeu Eagle Flight prend pour décor une capitale délaissée par ses habitants et abandonnée à Dame Nature. Un plaisir aérien qui mêle sensations parfois fortes, parfois douces, selon les styles. Le serious game, ou "jeu sérieux", a aussi son espace avec trois programmes informatiques inspirés par les jeux vidéo à des fins autres que le simple divertissement : Minecraft Education, J’aime les patates et enavant-première Smokitten, un jeu qui propose tout simplement d’arrêter la cigarette. Une dernière pièce évoque les relations orageuses entre le jeu vidéo et la télévision à l’aide d’archives de l’INA souvent savoureuses. Enfin, les publicités - parfois tapageuses, sexistes, grossièrement provocatrices ou dans l’air de leur temps, empruntes d’autodérision - accompagnent avec humour ce voyage dans le temps.
Espace Fondation EDF
6, rue Récamier 75007 Paris
Plus d’informations sur le site de la Fondation EDF
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