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Événement : "Ex Anima", le nouveau spectacle équestre de Bartabas, du 17 octobre au 31 décembre

Pour cette ultime création, Bartabas célèbre ses chevaux comme les acteurs véritables de son Théâtre équestre. Il vous invite à découvrir un rituel sans mémoire, une cérémonie où chaque cheval se saisit de sa liberté, au Théâtre équestre Zingaro, au Fort d’Aubervilliers.

Article rédigé par franceinfo
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Ex Anima (© Vincent Kervel d’après une gravure de Hans Baldung Grien)

Extrait d’un entretien avec Bartabas

Chacun de tes spectacles semble trouver sa genèse dans le spectacle précédent. Qu’y avait-il dans On achève bien les anges qui t’a conduit à créer Ex Anima ?

Avec le temps, ma relation avec les chevaux évolue. Elle s’approfondit. Je travaille avec eux, je les regarde vivre, je comprends chaque jour un peu plus, spectacle après spectacle, ce qu’ils m’apportent. C’est comme cela qu’aujourd’hui il m’a semblé qu’il était temps pour moi de leur rendre un hommage à la hauteur de ce qu’ils m’ont donné, de les célébrer comme les acteurs véritables de notre Théâtre équestre. Voilà presque trente ans qu’au cœur de l’aventure de Zingaro les chevaux vivent et travaillent à nos côtés (certains sont là depuis vingt ans). Ils sont les inspirateurs de nos créations, notre moteur de désir. Nous nous sommes servis d’eux depuis tant d’années, à notre tour de les servir. Je parle aussi bien de Zingaro que de l’humanité en général, les chevaux ont payé un lourd tribut à l’humanité dans les siècles passés.

Des chevaux et des hommes. Sur la piste, pas de cavaliers, pas de voltigeurs, pas d’exploits. Des femmes et des hommes, à pied, dans l’ombre, et des chevaux dans la lumière...

Les interprètes de la compagnie seront là, mais différemment, en effet ils ne seront pas des cavaliers, ils seront des ombres, vêtus d’habits sombres, à la façon des "acteurs" visibles/invisibles du bunraku, au service des chevaux. Il faudra qu’ils se dépouillent de leur égo, de leur corps individuel au profit d’un corps partagé. Il ne s’agit plus alors de proposer au public d’apprécier une technique, une virtuosité, mais bien d’accepter humblement de recevoir les leçons que les chevaux nous donnent, de comprendre qu’ils sont "une partie mémorielle de nous-mêmes" comme l’écrit Michel Onfray.

Pourras-tu jamais atteindre un degré supplémentaire dans ta relation au cheval ? À propos d’Ex Anima, tu parles d’"ultime création"...

Si le spectacle fonctionne comme je l’espère, que puis-je faire après ? Je vois bien, sans le vouloir vraiment, que c’est là un achèvement. Je fais un rêve depuis quelques temps, je vole. Je vole comme s’il était normal de voler. Cela vient je crois de ces moments, dans le Centaure et l’Animal, où, sur mon cheval Soutine, bras écartés, j’avais réellement l’impression de voler. Alors, après ce spectacle, entreprendre un voyage extatique avec lui, façon Pégase ? Est-il bien certain que ce jour-là je pourrai emmener le public avec moi ?

Ex Anima (© Marion Tubiana)

A propos de Bartabas

Ecuyer d’exception et pionnier d’une expression inédite conjuguant art équestre, musiques, danse et comédie, Bartabas a inventé et mis en scène une nouvelle forme de spectacle vivant : le théâtre équestre.

En 1984, il fonde sa compagnie, Le Théâtre Équestre Zingaro et s’installe au fort d’Aubervilliers en 1989. Ses créations Cabaret équestre, Opéra équestre, Chimère, Éclipse, Triptyk, Loungta, Battuta, Darshan, Calacas et On achève bien les anges (Élégies), sont à chaque fois des évènements qui marquent leur époque et triomphent partout de New York à Tokyo, d’Istanbul à Hong-Kong, de Moscou à Mexico.

Plus d'informations sur le site de Bartabas.

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