Cinéma : « Deux moi » de Cédric Klapisch, en salles le 11 septembre
Rémy et Mélanie ont trente ans et vivent dans le même quartier à Paris. Elle multiplie les rendez-vous ratés sur les réseaux sociaux pendant qu’il peine à faire une rencontre. Tous les deux victimes de cette solitude des grandes villes, à l’époque hyper connectée où l’on pense pourtant que se rencontrer devrait être plus simple… Deux individus, deux parcours. Sans le savoir, ils empruntent deux routes qui les mèneront dans une même direction… celle d’une histoire d’amour ?
Extrait d’entretien avec Cédric Klapisch*
Deux ans après Ce qui nous lie vous êtes de retour à paris. Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de faire deux moi ?
J’avais envie de faire un portrait du Paris d’aujourd’hui. Paris a beaucoup changé et ça faisait longtemps que je n’avais pas filmé ma ville. Et puis je voulais faire un film simple, pas un film choral. Un film sur deux célibataires à l’heure des réseaux sociaux. Voir si cela change quelque chose. Est-ce que l’usage d’internet et des réseaux sociaux fabrique du lien social ? Est-ce que la solitude est toujours la même qu’à l’époque de Chacun cherche son chat ? Alors que le constat le plus apparent dans les médias est de penser que nous vivons dans une période de tensions, de dépressions, de haine et de conflits apparents. J’ai senti que justement dans ce genre de période il fallait parler du besoin d’amour. Pourquoi même quand tout va mal, il reste toujours cette envie profonde de rencontre et cette « force d’attraction » ?… C’est ainsi que j’ai eu l’idée de décrire le long parcours parfois chaotique qui amène à une rencontre. Ce film c’est comme dans la chanson de Gloria Lasso, c’est « l’histoire d’un amour » ou plus précisément la préhistoire de « juste avant l’amour », étudier ce qui se passe juste avant une rencontre… Le but était de développer cet état mystérieux qui existe avant qu’on ne tombe amoureux. Quand on parle de deux individus isolés dans une grande ville, directement il y a un suspense, vont-ils rencontrer quelqu’un ? Vont-ils se rencontrer ? J’ai voulu mettre en place ce jeu avec le spectateur. Pourquoi, comme les deux protagonistes attendons-nous tous cette rencontre ?
Après Ce qui nous lie, vous avez de nouveau collaboré avec Santiago Amigorena pour l’écriture du scénario. Comment cela s’est-il déroulé ?
C’était très simple et très joyeux. On avait beaucoup travaillé ensemble : sur Le péril jeune, ni pour ni contre (bien au contraire), peut-être...Quinze ans plus tard on s’est revu pour faire Ce qui nous lie. Il y a une espèce d’évidence entre nous, on est habitué à travailler ensemble. Chacun enrichit vraiment le travail de l’autre. Et puis on s’est connus adolescents, on a un long vécu commun, une complicité sans doute nécessair pour écrire un scénario. Enfin, on a en commun le fait d’avoir tous les deux une mère psychanalyste (lui il a ses deux parents psy…) et j’avais envie d’aborder ça dans le film. À quoi sert la psychanalyse ? La psychanalyse est un cheminement qui pose la question du Moi : « comment se sentir bien soi-même pour être bien avec les autres ? ». C’est proche de la question qui se pose quand on habite dans une ville : « qu’est-ce qui relie les gens entre eux ? ». Symboliquement Ce qui nous lie était un film lié à mon père. Deux moi est un film plus lié à ma mère, simplement parce qu’elle a été psychanalyste.
*Entretien issu du dossier de presse
Plus d’informations sur le site de STUDIOCANAL
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