Yémen: 6 otages seraient vivants

Les six étrangers enlevés mi-juin au Yémen sont en vie et aux mains de la rébellion chiite, selon une source tribaleLes six étrangers enlevés mi-juin au Yémen sont en vie et aux mains de la rébellion chiite, selon une source tribale

Les 5 Allemands et un Britannique "ont été retrouvés vivants et remis au chef militaire (de la rébellion), Abdallah al-Rizani. Ils se trouvent dans la région de Ruzmat", dans la province de Saada, fief de la rébellion, a assuré à l'AFP la source tribale qui a requis l'anonymat.

Trois otages, deux Allemandes et une Sud-Coréenne, ont en revanche péri.

Le 14 juin, Sanaa avait fait état du rapt de 7 Allemands (3 enfants âgées de 2 à 4 ans, un couple et 2 infirmières), et d'un ingénieur britannique et une enseignante sud-coréenne, dans une zone montagneuse de la province de Saada. Le lendemain, le Yémen confirmait la mort de deux Allemandes et de la Sud-Coréenne, dont les corps ont été retrouvés dans la région de Noshur, dans la province de Saada.

Selon la source tribale citée par l'AFP, deux des ravisseurs ont été identifiés par la rébellion comme étant Mohsen al-Tam et Fawaz Morqi. "Ils seraient membres de la rébellion", a-t-on ajouté sans donner de précisions. Un haut responsable des services de la sécurité yéménite, interrogé par l'AFP, a confirmé l'information. "Ces informations sont exactes", a-t-il dit, ajoutant que "les rebelles refusent de remettre les otages et leurs ravisseurs". En revanche, un porte-parole de la rébellion, Mohammad Abdel Salam, a nié que "les otages soient aux mains" de son groupe.

Les enlèvements n'ont jamais été revendiqués, et Sanaa avait accusé la rébellion chiite, conduite par l'ancien député Abdel Malek al-Houti, qui avait rejeté toute responsabilité.

Samedi 20 juin, le ministre yéménite de l'Intérieur, Motahar al-Masri, avait indiqué que son gouvernement ne perdait pas l'espoir de retrouver en vie les six otages. "L'information dont nous disposons est qu'aucun des six otages n'a été repéré et il existe une possibilité qu'ils soient toujours en vie."

Lundi 15 juin, un responsable local avait affirmé à l'AFP que sept corps avaient été retrouvés. Les services de sécurité allemands avaient attribué la responsabilité de la mort des otages à al-Qaïda.

Un conflit ouvert ayant fait des milliers de morts oppose la rébellion chiite aux forces gouvernementales depuis 2004 dans la région de Saada.

Les enlèvements d'étrangers au Yémen, un pays à structure tribale, sont relativement fréquents mais ont jusqu'ici très rarement connu une issue tragique. Plus de 200 ressortissants étrangers y ont été enlevés ces 15 dernières années mais la grande majorité d'entre eux ont été libérés sains et saufs.

En décembre 1998, l'un de ces rapts s'était conclu par la mort des otages: trois Britanniques et un Australien, enlevés par des islamistes, avaient été tués lorsque les forces de sécurité avaient tenté de déloger les preneurs d'otages de leur cachette. En juin 2000, un diplomate norvégien avait été tué lors d'un échange de tirs entre la police et ses ravisseurs.